Seydou Keita au Grand Palais

Seydou Keita s’expose au Grand Palais dans cet espace si souvent dédié aux expositions photos, pour ma plus grande joie.

Il est né vers 1921 à Bamako (à cette époque capitale du Soudan français). Non scolarisé, il commence à travailler comme apprenti menuisier dès l’âge de 7 ans, avec son père et son oncle, et c’est ce dernier qui lui offre en 1935 son premier appareil photo, un petit Kodak Brownie.

Seydou Keita

Seydou Keita

En 1939, il gagne déjà sa vie en tant que photographe autodidacte, et en 1948 il ouvre son studio sur la parcelle familiale, dans un quartier très animé de Bamako, non loin de la gare. Spécialisé dans le portrait de commande, il photographie aussi bien des individuels que des groupes, en noir et blanc, avec une préférence pour la lumière naturelle.

Seydou Keïta aime tout simplement la photographie et veut donner à ses clients la plus belle image possible. Il guide ses modèles pour leur pose, en buste légèrement de trois quart ou en pieds, et utilise des fonds en tissu, à motifs décoratifs, qu’il change successivement au bout de quelques années.

En arrivant dans l’exposition, ou en repartant, on peut s’offrir une photo dans un décor semblable à ceux qu’il utilisait, avec ce fond en tissus, grâce à la cabine photomaton installée à cet effet.

Photomaton

Photomaton

La cabine rappellera bien des souvenirs à ceux qui ont connu l’époque où il fallait attendre quelques longues minutes avant que les photos sortent, puis encore une bonne minute pour qu’elles puissent sécher avant de les prendre en main !

MonPhotomaton

 

Les portraits de femme de Seydou Keïta sont indéniablement sont qui m’ont le plus touchée. La féminité, l’élégance des poses, les mains entrelacées, le port de tête fier, le regard fixe.

Petit à petit, avec les bénéfices de ses séances de portrait, Seydou Keïta acquiert des accessoires qu’il met à disposition de ses modèles, comme cette radio, ou encore le scooter.

La notoriété de Seydou Keïta a été rapide à Bamako, au Mali, et dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest. Il est considéré comme le père de la photographie africaine, si longtemps méconnue en Europe occidentale.

Tout au fond de la zone d’exposition se trouve la salle « vintage » . Ce sont des tirages d’époque, et la plupart sont des tirages contact, au format du négatif, que Keïta réalise lui-même. Le papier est cher et difficile à trouver.

On peut voir quelques images dans lesquelles les accessoires, bijoux notamment, ont été colorisés par l’encadreur. Personnellement, je préfère les tirages sans ce type d’artifice, mais ces quelques touches de couleur invitent notre cerveau à imaginer la photo en couleur dans son intégralité.

Des femmes, des familles, des fratries s’exposent là, sous nos eux, nous plongeant dans cette Afrique du siècle dernier.

SeydouPOrtraitsFamille

Enfin, ne manquez pas le film reportage interview du photographe, projeté dans l’espace vinage, et qui permet aussi de ramener la couleur dans les images vues précédemment, le contraste étant tout à fait saisissant.

Seydou Keïta du 31 mars au 11 juillet 2016

Grand Palais 3, avenue du Général Eisenhower 75008 Paris

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