Elle s’appelait Sarah – la parole est à LUI !Attention: histoire complète inside!

Nous sommes allés voir  » elle s’appelait Sarah  » …

Bien sur, j’ai été bouleversée par les images, dès le début. bien sur, une boule s’est nouée dans mon estomac pour y rester … bien sur .

Mais quand l’émotion me submerge de la sorte, c’est souvent au détriment de mon sens critique, et c’est pourquoi, ensuite, je sens comme un doute qui s’insinue dans mon esprit .. Ce film est-il vraiment aller là où on l’attendait. Apporte-t-il quelque chose de plus au travail de mémoire , dee la france et des français ? Toutes ces questions , et d’autres encore, qui me font douter. Alors, aujour’hui, c’est LUI qui prend la plume, pour donner son analyse des faits…

Que faire de ce matériau instable, inflammable, quelquefois explosif qu’est la mémoire ? La rejeter dans les abysses de l’oubli, la cultiver patiemment comme une fleur sauvage, la conserver comme une relique ou bien encore la décortiquer jusqu’à en extraire tantôt une sève nourricière, tantôt un poison mortel. Tel est au fond le thème du film « Elle s’appelait Sarah ».

Victimes, bourreaux, complices et témoins lointains de la tragédie s’entrecroisent et se heurtent finalement aux mêmes lancinantes questions. Que faire de ce passe dont nos destins sont tissés ? Comment doser l’indispensable oubli et la nécessaire mémoire pour se donner la force d’inventer son propre chemin ?

L’histoire : Christine Scott-Thomas est une journaliste américaine, mariée a un français dont les grands-parents se sont installés en août 1942 dans un appartement du quartier du Marais, laissé vacant par une famille juive raflée par la police de Vichy. Sauf q

père de famille français découvre alors, en même temps que Sarah, le corps sans vie du petit Michel.

L’enquête journalistique mène alors notre américaine de Paris a Florence en passant par Brooklyn. Pour retrouver la trace de ce spectre du passé qui n’est même pas le sien, elle prend le risque de malmener sa vie rangée, son couple, sa famille.

On pleure très vite. L’horreur de la violence banale et totalement absurde d’aveuglement et de bêtise donne des frissons. Les histoires parallèles à soixante ans de distance se font écho. Et pourtant … plus les heures passent après que l’on soit sorti de la salle obscure, plus les questions s’accumulent et plus le malaise s’installe. Gagnés par une émotion somme toute compréhensible, on échappe d’abord au pathos et aux clichés d’un cinéma de sentiments, des clichés qui envahissent l’histoire et la vampirisent.

Fallait-il vraiment une américaine, fut-elle amoureuse de Paris, pour déterrer les fantômes français et s’offrir en victime expiatoire de la honte ? La recherche de la vérité n’était-elle possible que par le truchement de ce syndrome du journaliste entêté ?

Et puis, les images convenues d’une impossible tentative de pardon. L’Amérique comme une redemption facile pour une Europe engluée dans son passe. La France coupable mais les français innocents : en dehors d’une méchante concierge, tous les coupables sont anonymes et tous les vrais acteurs de ce film sont des héros du quotidien : le nouvel occupant de l’appartement qui envoie Sarah en zone libre et subvient à ses besoins, le surveillant du camp qui la laisse manger une pomme, puis s’enfuir, le paysan revêche qui en fait sa fille adoptive. Comment un peuple au si grand coeur a-t-il pu engendrer Vichy et le Vel d’Hiv ?

Le vrai moment d’émotion, ce sont finalement ces images d’archive du discours de Jacques Chirac venu enfin, cinq décennies trop tard, accepter simplement la responsabilité de la France.

Et puis cette accumulation de mensonges, comme si la vérité n’était bonne à dire pour personne. Cette famille française qui croit se protéger par le déni, Sarah qui s’oublie jusqu’au suicide, son mari qui se mure dans le silence jusqu’à son lit de mort, son fils qui découvre à cinquante ans que sa vie est un mensonge, constat malheureusement bien banal même pour ceux qui n’ont pas à supporter le fardeau d’un secret de famille. Un enchevêtrement de secrets, sans doute utile à la trame romanesque, mais qui finit par tout mettre sur le même plan.

Et puis enfin cette histoire bizarre d’enfant miraculeux qui arrive quand on ne l’attend plus et qui fait exploser le couple de la journaliste américaine. Une histoire un peu cousue de fil blanc, pour qu’une petite Sarah naisse de ce parcours initiatique et prolonge artificiellement une famille qui s’est en vérité bel et bien envolée en fumée quelque part dans les plaines de Pologne. Étrange collision de prénom et de destin. L’héroïne journaliste, qui se croyait trop vieille pour avoir un enfant, accueille le miracle de la vie, comme Sarah, l’épouse de Jacob.

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Streets of Paris

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21 Comments

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    livre merveilleux, film?

    le livre m’avait émue aux larmes, difficile de ne pas pleurer devant tant d’horreur, devant ces enfants, ces fères et soeurs… magnifique livre, et souvent, quand j’ai adoré le livre, le film me déçoit… on verra cela.

  5. 5

    LUI écrit plutôt bien ! Mais tu aurais du prévenir qu’il racontait toute l’histoire, pour que ceux qui n’ont pas (encore) vu le film et/ou lu le livre, pour une fois, ne se jettent pas sur ton (son) article

    … Mais, bon, j’irai qd même au cinéma, rien que pour Kristin !

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    livre merveilleux, film?

    le livre m’avait émue aux larmes, difficile de ne pas pleurer devant tant d’horreur, devant ces enfants, ces fères et soeurs… magnifique livre, et souvent, quand j’ai adoré le livre, le film me déçoit… on verra cela.

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    LUI écrit plutôt bien ! Mais tu aurais du prévenir qu’il racontait toute l’histoire, pour que ceux qui n’ont pas (encore) vu le film et/ou lu le livre, pour une fois, ne se jettent pas sur ton (son) article

    … Mais, bon, j’irai qd même au cinéma, rien que pour Kristin !

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