
Il Trittico – triptyque lyrique
Il Trittico, triptyque lyrique de Giacomo Puccini, réunit trois opéras composés entre 1913 er 1918 : Il Tabarro, drame sombre et passionnel ; Suor Angelica, méditation poignante sur la perte et la rédemption ; Gianni Schicchi, farce mordante sur la cupidité. Rarement entendu en version intégrale, Il Trittico trouve dans cette production de l’Opéra national de Paris une unité remarquable et une profondeur nouvelle, grâce à une direction scénique, une performance des interprètes et une mise en scène uniques.
Il Trittico – la performance exceptionnelle d’Asmik Grigorian

Au cœur de cette production se distingue une soprano d’exception, Asmik Grigorian. Dans Suor Angelica notamment, son interprétation bouleversante saisit par une justesse émotionnelle rare et une technique irréprochable. Sa voix ample, nuancée, colore chaque inflexion du rôle-titre d’une humanité troublante. Mais c’est dans la charge émotionnelle de son jeu que réside son génie : elle habite littéralement la scène, donnant chair à la douleur, à la ferveur et à l’extase mystique du rôle. Chaque note semble naître du plus intime de l’âme, provoquant une émotion rare chez le spectateur. Elle incarne avec une intensité saisissante la souffrance d’une mère séparée de son enfant, et élève le final à une apothéose d’une pureté lumineuse. Rarement une chanteuse aura su unir autant de maîtrise vocale et d’engagement dramatique. Elle est également éblouissante dans les deux autres volets, d’une présence vocale et scénique toujours renouvelée.
Mise en scène innovante de Christof Loy
Christof Loy signe une mise en scène à la fois sobre, élégante et profondément intelligente. Plutôt que de multiplier les artifices, il choisit l’épure et la direction d’acteurs comme lignes de force. Chaque tableau est conçu comme un écrin au service du drame humain, dans un souci de lisibilité et de vérité. Loy inscrit les récits dans des temporalités différentes, sans jamais forcer la modernité, créant des ponts thématiques subtils entre les trois opéras. Il parvient à magnifier l’intensité dramatique de chaque histoire tout en tissant un fil conducteur sensible : la solitude des êtres, la quête d’amour, le poids des conventions

Alors surtout n’hésitez pas : rendez- vous à l’Opera Bastille pour
Il Trittico jusqu’au 28 mai 2025