Paula Modersohn-Becker – Musée art moderne de Paris

Paula Modersohn-Becker au Musée d’art Moderne

Paula Modersohn Becker

Paula Modersohn Becker

Une expérience artistique multiple

Les grandes expositions de peinture ont parfois un côté écrasant ou intimidant. On y entre avec dans la tête des décennies ou des siècles d’histoire de l’art. On se retrouve face à des toiles qui ont déjà marqué nos rétines. Difficile d’y ressentir la fraicheur de la découverte ou l’émotion du premier regard. Le Musée d’Art Moderne de Paris nous propose actuellement une expérience différente, à condition d’y consacrer un peu de temps. Un voyage entre littérature, poésie et peinture.

La première femme artiste peintre

Pour débuter ce voyage, commencez par vous rendre dans la librairie la plus proche et achetez « Être ici est une splendeur » de Marie Darieusseq. Un petit ouvrage, court et intense comme la vie de Paula Modershon Becker.
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Vous y découvrirez la vie d’une femme et d’une artiste, peut-être d’une des toutes premières femme-artiste. Vous entrerez dans l’intimité de cette allemande du Nord, épouse de peintre, amie intime du poète Rainer Marie Rilke, et qui ne rêve que de Paris, en ce tout début du vingtième siècle, à cette période bénie où la ville-lumière concentre tout ce que l’Europe fait de mieux en littérature, poésie, musique, sculpture, peinture.
Vous pourrez alors vous rendre à l’exposition du Musée d’Art Moderne pour y découvrir sa peinture, avec le sentiment de la connaitre un peu, de comprendre ses désirs et ses angoisses, ses attaches et ses envies de liberté, et surtout sa grande passion pour l’Art.

La féminité au coeur

La plupart des toiles de Paula Modershon Becker représentent des enfants, des femmes, quelquefois des natures mortes. Les femmes et les petites filles surtout sont d’une simplicité et d’une grâce touchantes. La féminité est au coeur de l’oeuvre de l’artiste, on pourrait presque parler de féminisme. Les portraits de femmes de la campagne, de mères allaitant leur enfant, dépeignent une féminité brute, naturelle, loin de l’iconographie de la sainte dans la peinture classique. Paula Modershon Becker est aussi la première femme a avoir réalisé des autoportraits nue, dont un lorsqu’elle était enceinte. Son obsession pour la maternité est évidemment émouvante et dramatique quand on sait qu’elle va mourir à l’âge de trente ans des suites de son premier accouchement.

Paris au coeur

On ne voit rien de Paris dans les toiles exposées au Musée d’art Moderne et pourtant Paris est l’autre personnage central de l’oeuvre de Paola Modershon Becker. C’est à Paris qu’elle découvre et qu’elle gagne sa liberté, sa liberté en tant que femme, sa liberté en tant qu’artiste. C’est ici qu’elle prend ses cours de dessin et de peinture, qu’elle étudie les portraits funéraires de l’Egypte ancienne exposés au Louvre, qu’elle découvre Rodin et Cézanne, qu’elle s’éloigne de la communauté d’artistes de Worspede qui l’étouffe. C’est entre le boulevard Raspail et la rue Campagne-Première qu’elle se livre à sa frénésie créatrice.
La vie de Paula se terminera brutalement puisqu’elle meurt quelques jours après l’accouchement de son premier bébé.
Elle marque pourtant de sa signature unique une oeuvre qui ne ressemble à aucune autre, aussi unique que la personnalité de cette femme libre avant l’heure .
Paula Modersohn Becker – jusqu’au 21 août 2016
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris
Tel. 01 53 67 40 00

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