Fight Comedy Club : c’est vous qui décidez !

Le Fight Comedy Club : la scène où le public décide !

Tous les mardi, depuis 6 semaines, au Théâtre de Dix Heures se déroule un spectacle pas comme les autres : le Fight Comedy Club.

Le concept ? 7 artistes – danseurs, chanteurs, mimes mais surtout humoristes – ont 7 minutes pour convaincre le public présent.

philippe risotto

En introduction du show, Philippe Risotto – accessoirement manager du groupe de « airband » Airnadette – explique avec énergie que la scène est la meilleure école pour permettre aux artistes d’apprendre et de s’améliorer pour devenir les nouveaux Jamel Debouzze. Il a raison : on se rend compte de la maturité de certains artistes, du travail qu’il reste à faire pour d’autres. L’idée est finalement d’éviter le sentiment de gêne que l’on a tous connu un jour au théâtre ou à la télévision. Vous savez ce moment où le malaise s’installe, où on souhaite que cela s’arrête vite pour l’artiste pour qu’il arrête de se ridiculiser. Pas de pitié donc.

Si le public ne rit pas, ç’en est terminé !

Un moment assez violent (on est dans un Fight Club ne l’oublions pas !) mais un moment nécessaire pour ces artistes en devenir. Le moment est certes violent : lumières rouges et bruit de chien qui aboie mais Philippe Risotto reste très bienveillant avec ces poulains. Il explique avec humour ce qui n’a pas été, ce qu’il faut améliorer et finalement le public se sent utile. Utile de dire que ça ne va pas, utile car l’artiste retravaillera son texte et son jeu pour retenter de réussir son pari sur scène.

FightClub

Les sketchs justement, parlons-en ! Il y a de tout. Des vannes qui ne sortent pas de l’ordinaire, mais qui fonctionnent. Des jeux de mots quasiment au niveau de l’immense Stéphane de Groodt pensés par Larry (et je m’excuse d’avance si j’écris mal son prénom !), une satire de la politique, ou encore les éternelles blagues sur les religions. En revanche , je ne vous conseille pas ce spectacle en famille, (de toute façon le mardi à 21h30 les enfants sont couchés et les adolescents devraient presque l’être !), les sujets sont abordés de façon assez crue.

Au niveau du tarif… c’est gratuit ! En tous ça pour réserver ! Et ensuite, vous donnez ce que vous voulez à la fin du spectacle.

Pour réserver : les invitations sont à réserver en téléphonant au théâtre (01.46.06.10.17) ou également via Billetreduc.

Inscrivez-vous sur en message privé sur la page Facebook  vous pourrez donner une contribution de votre choix à la sortie de la salle. 

Quant aux artistes qui souhaitent participer ils peuvent aussi en faire la demande  via la page facebook Fight Comedy Club

Théâtre de Dix Heures

36 Boulevard de Clichy

75018 Paris

rédactrice : Lucile

Des journées entières dans les arbres

Des journées entières dans les arbres, de Marguerite Duras, à la Gaité-Montparnasse.

Ardant

Une soirée au théâtre c’est une expérience culturelle complète, un moment à savourer du début à la fin.

Au théâtre de la Gaité-Montparnasse, cette expérience commence de façon plutôt sinistre. Vous arrivez une demi-heure avant le début du spectacle, on vous demande de revenir plus tard. Ensuite, on s’agglutine dans un couloir sombre et étroit. « Corbeille à gauche, orchestre à droite » s’égosille une jeune femme dans la loge à l’entrée. On piétine. Un ouvreur organise un goulot d’étranglement très efficace. On s’approche enfin de la salle. Sur un écriteau, on peut lire quelque chose du genre : « Ne prenez pas de photo sous peine d’expulsion de la salle. » Accueillant. A l’intérieur, la moquette est immonde, les fauteuils déglingués, l’atmosphère poussiéreuse.

Et la pièce me direz-vous ?

Faisons abstraction de cet environnement et goûtons donc au texte de Duras et à l’interprétation de Fanny Ardant. C’est l’essentiel finalement. Oui mais, le manque de moyens n’empêche pas seulement de moderniser la salle, la mise en scène en pâtit aussi. Pratiquement aucun décor, des enchaînements longs entre les scènes avec une musique pas toujours à propos. Bref, c’est « cheap » sur toute la ligne.

La pièce quant à elle est déprimante. Une mère tyrannique, mythomane, un peu cinglée, vient revoir « avant de mourir » son fils qu’elle n’a pas vu depuis 5 ans. Lui est un loser, joueur maladif, gigolo, plutôt inculte, qui vit avec une prostituée dans un appartement minuscule. Il n’y a que des victimes dans ce drame. Le fils traumatisé, battu pas sa mère, sacrifié, déscolarisé, qui se noie dans le jeu. La mère, obsédée par l’argent, mais ruinée par son fils. Sans parler de la sœur que l’on ne voit pas mais dont on devine le calvaire. Quelle horreur ! Pas une lueur d’espoir dans ce monde-là. Les colonies lointaines ne sont plus que l’ombre de leur grandeur passée et Paris ressemble à un bouge. A croire que le théâtre a été choisi exprès pour être en accord avec la pièce !

Les acteurs font de leur mieux certes. Fanny Ardant donne du relief à ce personnage de mère cruelle et pathétique, mais elle a du mal à se détacher de son personnage habituel. Elle fait du Fanny Ardant.

J’ai juste un doute, je me demande si j’aurais été moins négatif si la moquette avait été propre …

 Rédacteur : C LUI

 Pièce de Marguerite DURAS

Mise en scène : Thierry KLIFA
Avec Fanny ARDANT, Nicolas DUVAUCHELLE, Agathe BONITZER et Jean-Baptiste LAFARGE

Théâtre de la Gaîté Montparnasse 

26, rue de la Gaîté
75014 Paris
Tél. 01 43 20 60 56

Le père – théâtre Hebertot

Le père

De FLORIAN ZELLER

avec ROBERT HIRSCH, ISABELLE GELINAS, BERNARD YERLES, ERIC BOUCHER, MARIE PAROUTY et NOEMIE ELBAZ

Le père

Le thème peut faire peur : la vieillesse, la perte des repères, la perte de la mémoire, le spectre terrible de la maladie d’Alzheimer, et la question de conscience d’une fille qui s’inquiète, qui hésite, qui souffre, avant de se résoudre finalement à la « seule décision raisonnable ». Le traitement du sujet par Florian Zeller peut aussi dérouter. Que regardons nous ? A travers le regard de qui observons-nous ce qui se trame ? Les personnages sont-ils réels ou rêvés ? Disent-ils la vérité ? mais au fond qu’est-ce que la vérité ? et pour qui ? On nage dans une sorte de malaise, on navigue dans les eaux troubles de la mémoire d’un homme qui se dissipe peu à peu. On ne sait plus vraiment si les acteurs jouent plusieurs rôles différents, ou si au contraire plusieurs acteurs jouent le même rôle. Certains vivants parlent des disparus, d’autres ressemblent aux disparus. La réalité est multiforme.

Pourtant, a aucun moment la pièce ne tombe dans le pathétique, ou dans le simplisme. C’est humain, donc complexe. Il faut accepter de pénétrer dans le labyrinthe des humeurs, des angoisses et des passions tristes. Le père ressemble de moins en moins à l’image du père. Comme un enfant, il demande une berceuse pour s’endormir ; comme un enfant, il s’agite, il fait des caprices, il est méchant par moment. On l’aime et on le déteste. Il est touchant et insupportable. On se laisse prendre à regarder le monde à travers son esprit divaguant, et puis on a envie de s’en extraire. Les sentiments de la fille ne sont pas forcément plus lisibles. Elle parait encore plus perdue que son père, alors qu’elle possède toutes les facultés qui chez lui disparaissent. Lui a des certitudes imaginaires, elle a des doutes réels.

Le texte de Florian Zeller est fait de petites touches, comme du pointillisme, pour nous amener à changer d’angle d’observation, à nous frayer un chemin dans le questionnement qui émanent de ces scènes de vie banales et tragiques à la fois. La mise en scène est limpide, les décors et les ponctuations musicales donnent du relief au texte. Les objets s’en viennent et s’en vont, le décor se modifie comme dans le théâtre des rêves du père. Tous les acteurs sont justes, ce qui n’est pas la moindre des prouesses, tant il ne suffisait pas pour eux d’incarner un personnage, mais de projeter aussi sur la scène la vision de leur personnage par l’esprit du vieil homme. Isabelle Gélinas est parfaite dans son rôle de fille à l’instinct maternel, pleine de dévouement.

Et puis il y a Robert Hirsch. Magnifique. Un virtuose qui nous étale avec brio toute la palette des émotions. Ce n’est que lorsque le rideau se baisse à la fin de la pièce, et qu’il réapparait ensuite pour saluer la salle, qu’on devine enfin la fatigue, qu’on mesure la prouesse, que l’on admire un acteur de 84 ans, un grand acteur, heureux d’avoir joué encore une fois. Ce n’est pas le moment le moins émouvant de cette soirée!

Rédacteur : CLui

Théâtre Hebertot

78 bis boulevard des Batignolles, 75017 Paris

weekend à Paris – c’est la rentrée

Dernier weekend avant le rush total. Alors qu’allons nous en faire ?

Nous enfermer chez nous, fenêtres fermées, et dévorer :

1. des séries américaines au kilomètre ?

2. des pâtisseries, éclairs, et autres cupcakes ?

Ou bien, nous pourrions sortir, nous replonger dans cette ville que nous avons abandonnée à la faveur de quelques rayons de soleil, loin, ailleurs !

Traitres que nous sommes !

Alors pour nous faire pardonner, allons y, rendons lui hommage, et redécouvrons la !

coupole

Vous pouvez donc par exemple redécouvrir La Coupole, ce restaurant mythique, au coeur du Montparnasse des artistes du siècle dernier et qui renoue avec sa tradition de découvreur de talents. Jusqu’au 30 septembre, La Coupole vous propose une plongée dans l’univers du street art. Vénérable institution du boulevard Montparnasse, La Coupole a en effet confié ses clés à 8 graffeurs français qui ont revisité le temps d’un été les murs, la façade, l’auvent extérieur et les fameux piliers de la grande brasserie ajoutée à la liste des Monuments Historiques depuis 1988. Une autre façon de découvrir le street art !

treteaux nomades 2013
tréteaux nomades 2013

Et puis il y a le théâtre qui a envahi la ville avec le festival  » les tréteaux nomades « . Une autre façon de découvrir les quartiers investis cette année tels que les Arènes de Montmartre ou la place Sainte-Marthe.

 Enfin, il vous reste à vous préparer à l’éclair week de Fauchon, parce que 5 jours de dégustation d’éclair, ça demande un certain entrainement !

Alors, ce weekend, vous avez prévu quoi ?

Tréteaux nomades – festival de théâtre

C’est la rentrée – Tous au théâtre

Réunissant Commedia dell’arte, théâtre burlesque, musical et poétique les Tréteaux Nomades – Festival Itinérant des Arènes de Montmartre investit des lieux insolites de la capitale.

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Depuis prés de 15 ans, ce rendez-vous théâtral de la fin de l’été parisien  attire un public varié, aussi bien des parisiens revenants ou ne partant pas en vacances que des touristes, français et étrangers.

Ce festival a la particularité de vouloir mettre en valeur des lieux historiques de Paris.

Alors bien sur, j’adhère !

Cette année quatre lieux sont mis en avant; les Arènes de Montmartre, l’hôtel de Beauvais,  la Place Sainte-Marthe et  La Bellevilloise.

 Des lieux qui illustrent la diversité des atmosphères et des ambiances que Paris nous offre, et des pièces à découvrir ou redécouvrir.

Ce festival aura lieu du 26 août au 8 septembre.

Sont programmés:

– « George Dandin » de la cie des Passeurs

– « Des Amours » des Moutons Noirs

– « La Belle et la bête » de la cie Aigle de Sable (spectacle jeune public)

– « Othello » du Mystère Bouffe

– « Les Voisins » des Accroches Lune

 Alors allez sue le site http://www.treteauxnomades.com et faites vous plaisir.

Artistik rezo – vous connaissez ?

Artistik rezo – club exclusif

un media en ligne qui vous dit tout sur l’actualité culturelle française : théâtre, cinéma, musique, festivals en tus genre : tout y est décrit, décrypté. Si vous êtes en panne d’idée de sortie culturelle, vous trouverez là une mine d’idées.

Artistik Rezo, c’est aussi un club exclusif donnant accès à des dizaines d’évènements exclusifs pour ses membres . Jour après jour s’ajoutent à la liste des propositions allant de vernissage d’expositions d’art contemporain à des avants premières de cinéma ou de théâtre.

Artistik Rezo se qualifie d’agitateur de vie culturelle. Art, théâtre cinéma, si ça se passe à Paris, et en France, c’est sur Artistik Rezo .

Alors quand le site me propose de tester pendant 6 mois leur club exclusif, je dis oui ! Rapidement, je reçois ma carte, celle qui me permettra d’accéder aux spectacles et évènements en tous genres !

Mon premier évènement a donc été le vernissage d’une expostion du célèbre streetartist : Jeff Aérosol … Et il était là, tout prêt à signer et dédicacer son livre.

 

Jeff Aerosol
Jeff Aerosol

 

 

L’occasion de rencontrer l’artiste, et de découvrir une facette moins connue de son art : des portraits de célébrités, et le célèbre petit garçon, assis dans un coin du tableau, mais sur fond de couleurs pastels !

Le club Artistik Rezo, c’est la possibilité de choisir parmi une variété d’évènements tout au long de l’année, d’y aller seul, ou accompagné ! Combien de fois dans l’année ? Autant de fois que vous le souhaitez, sauf pour les évènements soumis à quota: dans ce cas là, un an d’abonnement donne le droit à 24 places pour ces évènements, et si vous y allez à deux, cela vous fait 12 évènements.

 Enfin, une fois membre du club, on reçoit une newsletter chaque semaine, avec la liste des nouveaux évènements mis en ligne.
Des avants premières de film, des cocktails, toujours en présence de l’équipe d’Artistik RezO
Rentrer dans ce club, c’est un peu comme rejoindre une grande famille !
Bien sur, je vous raconterai au fur et à mesure de mes sorties !
Et vous, le théâtre , les vernissages et les sorties parisiennes en tous genres, ça vous tente ?

Oh les beaux jours – thêatre de l’Atelier

 Oh les Beaux jours – de Samuel Becket avec Catherine Frot

Le rideau se baisse a la fin du deuxième acte. Silence dans la salle. Les spectateurs attendent la suite avec gourmandise. Le rideau se relève. Catherine Frot entre en scène avec un petit sourire gêné et elle dit, presqu’en s’excusant : « c’est fini ». Alors la salle se met a applaudir avec enthousiasme.
Un petit moment de grâce. Elle sourit encore, elle a l’air vraiment contente d’être là. Elle ramasse des confettis qui jonchent le sol et les envoient en l’air. Un dernier petit geste de la main et les répliques de la pièce commencent à revenir en boucle dans nos têtes comme des rengaines.
« Et maintenant. »
« Encore une journée merveilleuse. »
« Ne pas se plaindre. »
« Pas de souffrance. »
« Oh le vieux style ! »
L’histoire. Une femme s’enfonce dans le sol et le temps passe, stérile, sans début ni fin, autres que ce réveil qui sonne le matin et qui sonne encore pour l’heure du coucher le soir.
On pourrait craindre la déprime, mais c’est drôle, piquant, émouvant, poétique, étrangement vivant. L’absurdité de l’existence façon Beckett prend des airs de jubilation. Elle parle, elle s’agite, elle ouvre son ombrelle, elle cherche des objets dans son sac qui vont lui permettre de « tirer sa journée » et alors, la seule crainte, la seule terreur devient la solitude. L’enfermement progressif, l’enterrement de son vivant, tout cela est supportable, merveilleux même, tant qu’une oreille attentive, ou même distraite, est là pour entendre. Ne pas parler dans le désert, voilà tout ce qu’elle demande. Et trouver le bon moment dans la journée pour chanter, pas trop tôt mais pas trop tard non plus, ne pas laisser passer sa chance.
Willy, son amour, son compagnon, voudrait, lui, disparaître. Alors qu’elle s’enfonce dans la terre, il se réfugie volontairement dans un trou, puis s’arrache dans un ultime effort pour attraper ce pistolet, le seul objet du sac qui ne sert pas à passer le temps, mais à l’arrêter.
Avec sa petite voix haut perchée, l’expression de son visage comme seul jeu de scène, sa façon de prononcer les phrases saccadées, interrompues, répétitives du texte, comme si elle les inventait, son agitation frénétique qui la fait ressembler à un oiseau sur une branche, Catherine Frot est formidable. Elle nous entraîne dans la nostalgie, la fatalité, la tristesse et le désir de vivre.

J’ai adoré la pièce, tout comme « C lui  » , à qui je dois cette critique . Malheureusement, la dernière représentation étant ce soir, il vous faudra patienter avant de pouvoir vous même y assister .

La maison d’os – théâtre du Rond Point

Théâtre du Rond Point – le bonheur du théâtre

La maison d’os, ou quand le théâtre nous donne ce qu’il a de plus fort et de plus vibrant.

Le maître de la maison est un vieil homme aux cheveux blancs, avec une longue robe de chambre et des charentaises, un vieil homme dont l’esprit se balance, incertain, entre ses souvenirs et ce qu’il lui reste de désir.

Il est temps de mourir lui disent les valets, d’accord semble répondre le maître, mais que va devenir la maison quand je ne serai plus là pour l’habiter ? Qui va regarder vers le haut des escaliers, le toit, la coupole, le ciel au-dessus ? Que vont devenir surtout ces habitants fantômes, ce morceau de bois qui lui rappelle sa femme, les animaux empaillés, les sons qui sortent du magnétophone et les ombres sur les murs ?

Le maître s’agite, rappelle ses souvenirs à la rescousse, et puis il s’endort. Alors la maison s’agite. Les quatre valets sont les jouets du sommeil du maître. Il y a la blanchisseuse, la cuisinier, le chauffeur et le chef des valets, celui qui aide à penser. La maison n’est pas toujours très bien tenue, quelquefois les valets se rebellent, à d´autres moments ils se disputent, ou se perdent dans la confusion.

La maison n’est pas triste et son maître non plus, il y a de la musique, de la danse, du champagne et des confettis, mais la maison s’écroule de l’intérieur, elle craque et la poussière recouvre peu à peu les choses, les murs, les habitants.
Le médecin passe, sans conviction, pas plus que le prêtre d’ailleurs.
Avant de partir, le maître voudrait voir la maison de l’intérieur, comprendre l’unité de son être qui va disparaître. Mais on n’accède jamais vraiment à son intériorité.
Les valets vident les sacs de chaussures, que de chemins parcourus, et puis les sacs d’os. Le maître n’est plus, les valets vont quitter la maison.

Très beau texte. Mise en scène joyeuse et efficace. Acteurs remarquables, avec un Pierre Richard dont on regrette qu’il ait perdu tant de temps avant de découvrir son propre talent !

rédacteur pour The Parisienne : C lui

La pièce ne se jouant plus à Paris depuis samedi , il ne vous reste qu’à aller la voir dans une des villes de sa tournée en province.

Une pièce de Roland Dubillard, mise en scène Anne-Laure Liégeois, avec Sharif AndouraSébastien BravardOlivier DutilloyAgnès PontierPierre Richard.

Théâtre du Rond-Point
2 bis, avenue Franklin D. Roosevelt
75008 Paris

Collaboration – Théâtre de la Madeleine

Collaboration – Michel Aumont et Didier Sandre

Une histoire et une affiche prometteuses.

Didier Sandre et Michel Aumont interprètent respectivement Stéphan Zweig et Richard Strauss pour relater l’histoire de leur amitié et de leur collaboration lorsqu’en 1935 ils créèrent ensemble un opéra bouffe inspiré de Ben Johnson: « la femme silencieuse ».

collaboration
collaboration – théâtre de la Madeleine

L’action se déroule à partir de 1931 et prend fin en 1942, sur une scène annonçant le suicide de Zweig et de sa seconde femme, Lotte.

On voit évoluer la relation des deux protagonistes, leur prise de position par rapport à l’évolution politique du monde dans lequel ils évoluent. L’un, Strauss, proche du gouvernement allemand, installé dans sa célébrité et le second, Zweig, qui perçoit l’horreur de ce qui se dessine pour l’avenir de l’Eurpe et du monde.

Je ne connais pas bien l’œuvre de Strauss ni le personnage, et il m’est donc difficile de porter un jugement sur la façon dont il est interprété ou encore sur les propos et attitudes qui lui sont attribués. Cependant, sa proximité avec le régime nazi est à peine évoquée, et quand c’est le cas, elle est quasi justifiée …
J’ai lu une grande partie des romans de Zweig, et il m’a été très difficile de retrouver dans l’interprétation de Sandre la finesse ou encore la qualité exceptionnelle des analyses psychologiques de l’auteur.

Les échanges sont plats, les personnages sans envergure. Les échanges qui auraient pu être de véritables joutes verbales ne donnent lieu qu’à de mornes considérations sur l’essence de leur oeuvre et le semblant d’enthousiasme qu’ils sont censé ressentir à l’idée de travailler ensemble .

Mais ce qui m’a gênée par dessus tout, c’est la façon dont le système nazi était présenté et plus particulièrement l’interprétation du seul personnage le représentant : une sorte de bouffon, intégralement dans la caricature, tant dans la pauvreté de son texte que dans son interprétation dans l’excès et la guignolade.

Cette période qui bouleversa à jamais l’histoire de l’humanité a déjà été traitée avec des angles d’une grande diversité :  l’ironie, la caricature voire même la fable. Mais dans chaque cas, la posture était claire, l’ensemble du texte, du scénario et l’interprétation des acteurs était cohérents avec l’angle de traitement choisi.

Ici, l’auteur, par un texte assez pauvre et sans relief , semble choisir l’approche pédagogique, et les acteurs principaux ne parviennent pas à mon sens à transcrire la profondeur des tourments de Zweig, ou encore ce qui meut Strauss dans ses choix de compromission. 

La seule qui tire son épingle du jeu serait Christiane Cohendy qui donne vie à « Pauline », la remarquable épouse de « Strauss », passionnée, franche et entière.

Cette pièce, qui retranscrit des échanges entre deux grands artistes de leur temps dans une époque bouleversée n’est pas parvenue à me faire ressentir la moindre émotion, si ce n’est un certain agacement.

J’en suis ressortie frustrée et déçue.

Il semble cependant que je sois une des seules à avoir eu cette perception .. A vous de vous faire une opinion par vous même . 

Théâtre de la Madeleine
19 rue de Surène
75008 Paris
Tél. 01 42 65 07 09

20h30 du mardi au samedi,
17h00 le samedi et le dimanche
Tarifs : De 20 € à 58 €

Volpone ou la comédie de la vilénie

Il est vieux, mourant, riche et seul, avec pour seul compagnon son valet, majordome, Moska. Lui, c’est Volpone, interprété par Roland Bertin dans cette pièce du dramaturge anglais Ben Jonson (1572-1637).

C’est Nicolas Briançon qui la revisite, lui donnant une touche de cynisme supplémentaire, et une fin différente de l’originale.

En ce qui concerne Nicolas Briançon, la performance est double puisque c’est également lui qui tient le rôle de Moska, le fidèle serviteur.

Le rideau s’ouvre sur une pièce coffre fort, obscure et sinistre, envahi par des personnages à mi chemin entre personnages de la comedia del arte et sombres vautours attirés par l’or et les richesses

La pièce commence sur une tirade qui pourrait ressembler à celle de Louis de Funés :  » il est l’or monseignor  »

Très vite les différents personnages sont identifiés, une véritable galerie de cupidité, narcissisme, égocentrisme et

Volpone comble la vacuité de son existence, sa vie solitaire, en manipulant tous ceux qui l’entourent …

Ainsi défilent autour de son lit de mourant toutes les personnifications de tout ce qui est laid et petit dans l’âme humaine, chacun ayant ses spécificités . Ils sont prêts à déshériter leur fils ou vendre leur femme pour la promesse d’un hypothétique héritage qui ne leur reviendra jamais . Aveuglés par leur cupidité ils ne voient pas que Moska les manipule et se joue d’eux comme on jouerait avec des marionnettes.

Une cour de parasite autour d’un vieillard seul et d’un valet presque lyrique dans ses mensonges qu’il libère et distille à l’attention de chacun .

Mais l’amour s’infiltre dans la fange ,le cynisme se dissout dans la beauté et l’innocence de la jeunesse.

Le jeune couple, seuls innocents, loyaux et honnêtes, n’est pas sans rappeler le couple de « L’école des femmes « , quelques décennies plus tard.

Suspens et rebondissements, la fin inventée par Nicolas Briançon donnerait-elle une touche d’humanité à l’immonde Volpone ?

Une chose est sure : la vieillesse est une plaie universelle dont on ne ressort jamais indemne …

Alors profitez de la vie, et commencez en allant voir cette pièce !

Théâtre de la Madeleine

19 Rue de Surène  75008 Paris

01 42 65 07 09

20h30 du mardi au samedi
17h le samedi et le dimanche
Durée : 1h45 sans entracte
Tarifs : De 17 € à 54 €