Collaboration – Théâtre de la Madeleine

Collaboration – Michel Aumont et Didier Sandre

Une histoire et une affiche prometteuses.

Didier Sandre et Michel Aumont interprètent respectivement Stéphan Zweig et Richard Strauss pour relater l’histoire de leur amitié et de leur collaboration lorsqu’en 1935 ils créèrent ensemble un opéra bouffe inspiré de Ben Johnson: « la femme silencieuse ».

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collaboration – théâtre de la Madeleine

L’action se déroule à partir de 1931 et prend fin en 1942, sur une scène annonçant le suicide de Zweig et de sa seconde femme, Lotte.

On voit évoluer la relation des deux protagonistes, leur prise de position par rapport à l’évolution politique du monde dans lequel ils évoluent. L’un, Strauss, proche du gouvernement allemand, installé dans sa célébrité et le second, Zweig, qui perçoit l’horreur de ce qui se dessine pour l’avenir de l’Eurpe et du monde.

Je ne connais pas bien l’œuvre de Strauss ni le personnage, et il m’est donc difficile de porter un jugement sur la façon dont il est interprété ou encore sur les propos et attitudes qui lui sont attribués. Cependant, sa proximité avec le régime nazi est à peine évoquée, et quand c’est le cas, elle est quasi justifiée …
J’ai lu une grande partie des romans de Zweig, et il m’a été très difficile de retrouver dans l’interprétation de Sandre la finesse ou encore la qualité exceptionnelle des analyses psychologiques de l’auteur.

Les échanges sont plats, les personnages sans envergure. Les échanges qui auraient pu être de véritables joutes verbales ne donnent lieu qu’à de mornes considérations sur l’essence de leur oeuvre et le semblant d’enthousiasme qu’ils sont censé ressentir à l’idée de travailler ensemble .

Mais ce qui m’a gênée par dessus tout, c’est la façon dont le système nazi était présenté et plus particulièrement l’interprétation du seul personnage le représentant : une sorte de bouffon, intégralement dans la caricature, tant dans la pauvreté de son texte que dans son interprétation dans l’excès et la guignolade.

Cette période qui bouleversa à jamais l’histoire de l’humanité a déjà été traitée avec des angles d’une grande diversité :  l’ironie, la caricature voire même la fable. Mais dans chaque cas, la posture était claire, l’ensemble du texte, du scénario et l’interprétation des acteurs était cohérents avec l’angle de traitement choisi.

Ici, l’auteur, par un texte assez pauvre et sans relief , semble choisir l’approche pédagogique, et les acteurs principaux ne parviennent pas à mon sens à transcrire la profondeur des tourments de Zweig, ou encore ce qui meut Strauss dans ses choix de compromission. 

La seule qui tire son épingle du jeu serait Christiane Cohendy qui donne vie à « Pauline », la remarquable épouse de « Strauss », passionnée, franche et entière.

Cette pièce, qui retranscrit des échanges entre deux grands artistes de leur temps dans une époque bouleversée n’est pas parvenue à me faire ressentir la moindre émotion, si ce n’est un certain agacement.

J’en suis ressortie frustrée et déçue.

Il semble cependant que je sois une des seules à avoir eu cette perception .. A vous de vous faire une opinion par vous même . 

Théâtre de la Madeleine
19 rue de Surène
75008 Paris
Tél. 01 42 65 07 09

20h30 du mardi au samedi,
17h00 le samedi et le dimanche
Tarifs : De 20 € à 58 €

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