Avant le Déluge – l’engagement de Leonardo Dicaprio

Avant le déluge

Leonardo Dicaprio est engagé dans la lutte contre le changement climatique depuis plus de 20 ans. Il nous le démontre une fois encore lors de la projection en avant première du film documentaire « Avant le déluge »

Bosch Jardin Des Delices

Bosch Jardin Des Delices

Le héros

Il est debout, au premier balcon du théâtre du Châtelet, surplombant la salle comble qui applaudit, et on l’imagine hurler, face aux éléments qui se déchaînent : « je suis le roi du monde ! » Mais ce soir, c’est un monde qui va mal que Leonardo DiCaprio est venu nous montrer. Un monde dont nous ne sommes plus les rois, mais les mauvais démiurges.
Dix ans après avoir produit « La Onzième heure », l’acteur oscarisé utilise à nouveau son arme favorite, le cinéma, pour faire passer un message d’urgence : le changement climatique est en train de détruire nos écosystèmes, d’éradiquer des centaines d’espèces vivantes, et de mettre en danger notre santé, notre sécurité, l’avenir de nos enfants.

Pitch  –  voyage autour de la planète

Dans « Avant le déluge », réalisé par Fisher Stevens, Leonardo Dicaprio se met donc en scène, tel un Candide, parcourant la planète à la recherche de la vérité sur le climat. En Indonésie ou la forêt tropicale brule pour laisser place à une monoculture de palmiers à huile. Au Groenland ou la banquise fond inexorablement, condamnant à la disparition les pêcheurs de phoque et de narvals. Dans les îles du Pacifique dont le destin est d’être bientôt submergées par la mer et où les habitants n’imaginent leur avenir que dans l’exil. En Inde ou trois cent millions d’hommes, de femmes et d’enfants n’ont pas encore accès à l’électricité … Et se moquent du changement climatique pourvu qu’on leur allume la lumière. Au Canada où des machines infernales broient et digèrent du sable pour en extraire du pétrole. A Miami dont la municipalité dépense quatre cent millions de dollars pour espérer gagner quelques décennies de survie face à la montée des eaux …
Tout au long de ce voyage inquiétant, mais où surgissent de temps à autre quelques étincelles d’espoir et de solution, un fil directeur  : « Le Jardin des délices », un triptyque du peintre flamand Jérôme Bosch, réalisé en 1503. Sur le premier panneau se trouve le jardin d’Eden, sur le troisième l’Apocalypse. Au milieu, entre deux eaux, en équilibre instable, une allégorie du monde dans lequel nous vivons : le monde d’ « Avant le déluge ».

Ultime épreuve – Agir

Mais ce film n’aurait pas une telle force s’il n’était qu’un constat, voire une espérance, car le documentaire de DiCaprio et Stevens est avant tout un témoignage d’action. Du Vatican avec le Pape, à la Maison Blanche avec le Président des Etats-Unis, en passant par le Bourget et la tribune de l’ONU le jour de la signature des accords de Paris, DiCaprio est au coeur du mouvement planétaire de lutte contre le changement climatique.
Comme le dit Barack Obama, on peut aborder la question du climat avec « romantisme », regretter la disparition des ours blanc ou des tigres, parce qu’on a tous envie de se promener avec ses enfants et petits-enfants et d’admirer avec eux les paysages qu’on a connu dans son enfance . Ou bien être pragmatique et voir dans les défis du changement climatiques autant de raisons d’agir.
« Avant le déluge » est bien loin de la vision optimiste du « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent. C’est sans doute parce qu’il ne s’adresse pas aux mêmes spectateurs. Les climato-sceptiques ont encore un pouvoir de nuisance immense aux Etats-Unis et à la veille des élections présidentielles, c’est d’abord à ses compatriotes que DiCaprio veut lancer son cri d’alarme. Parce que les politiques finissent par suivre ce que leurs administrés leur imposent.
Onze ans après le film d’Al Gore, le changement climatique est « une vérité qui dérange » toujours.
Voir ce film, c’est prendre en pleine face tout ce que l’on sait déjà. La force des images, celle des propos terrifiants tenus par les climato sceptiques, comme celle des messages optimistes d’Elon Musk et sa gigafactory , tout cela fait qu’en sortant de la salle il n’est plus possible d’être indifférent à ce constat :
il faut agir, et il faut agir maintenant.
Diffusion le 30 octobre à 20h40  sur National Geographic Channel

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Vite, vite

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