Rentrée littéraire 2016

Rentrée littéraire 2016

C’est le marronnier culturel, l’évènement qui bruisse dans les salons en ville et les cercles avisés.
Cette année donc, les prix seront annoncés dès le 25 octobre avec le prix Femina et jusqu’au 3 novembre, date à laquelle seront annoncés le Goncourt et le Renaudot.
Les différents jurys ont déjà annoncé leurs sélections, par exemple celle du Goncourt .
Ici donc, vous trouverez une sélection restreinte de C Lui. Nous verrons en novembre lesquels de ces choix auront été primés !
Rentree Litteraire

Rentree Litteraire

La rentrée littéraire explore les conflits du XXème siècle

Dans cette rentrée littéraire, comme chaque année, on trouve de tout. Des histoires d’amour, d’infidélité, des introspections personnelles et des grandes sagas qui enjambent plusieurs générations. Les auteurs vont aussi chercher dans l’Histoire récente le matériau de leurs histoires. C’est ainsi que trois romans d’écrivains venus d’ailleurs nous emmènent dans le sillage de conflits qui ont marqué la deuxième parie et la fin du XXème siècle.
Jérusalem. Téhéran. Kigali. Théâtres de guerre, de coups d’état, de massacres, mais aussi à l’intérieur de ces conflits, des histoires de familles, des destins d’enfants qui se construisent au milieu des rêves et des haines d’adultes, et, tel un remède, ce besoin d’écrire, de transmettre, de comprendre.

Jérusalem.

Fin des années cinquante. Dix ans après la guerre d’indépendance d’Israël, la ville est coupée en deux pas un mur. Shmuel, un jeune étudiant introverti et maladroit vient d’abandonner ses études et la thèse qu’il avait commencé à propos de Jésus dans la tradition juive. Il accepte un emploi dans la maison de Gershon Wald, un vieil homme impotent, étrange et bavard. Son rôle consiste à lui faire la conversation et lui servir régulièrement du thé. Wald partage la maison avec sa propriétaire, Atalia Abravanel, une femme d’une quarantaine d’années, qui exerce rapidement sur lui une forte attirance physique. Dans un huis-clos qui progresse au rythme des balades nocturnes de Shmuel dans Jérusalem et des monologues du vieil homme, on découvre peu à peu les raisons de ces enfermements volontaires. Roman initiatique, histoire d’amour, réflexions sur la figure du traître, sur la guerre, sur les relations entre juifs et chrétiens, et entre arabes et juifs, Judas, d’Amos Oz est le genre de roman qu’il faut laisser décanter comme un grand vin.

Téhéran.

Kimia y est née, comme ses deux soeurs. Toutes les trois ont du s’enfuir, avec leur mère, en voiture, à cheval, à pieds, à travers les montagnes qui séparent l’Iran de la Turquie. Leur père, Darius Sadr, est parti en France en éclaireur, pour échapper aux nouveaux maîtres du pays qui le détestent autant que les anciens. Désorientale, de Négar Djavadi, nous raconte l’histoire des Sadr sur plusieurs générations, et à travers cette famille, l’Histoire politique de l’Iran, du féodalisme à la royauté, de la mégalomanie de l’empire à la dictature islamique. Mais le fil rouge du récit, c’est le rôle et la place des filles et des femmes. Les grands-mères, les tantes, la mère, les soeurs, tous les personnages féminins dégagent une force particulière, une énergie qui es aide à s’extraire de la domination des hommes, ou à les sauver. Ecrit comme un labyrinthe, avec des histoires à tiroirs, c’est un roman qui symbolise la complexité de l’Orient. 

Kigali.

La mère, la grand-mère, les oncles de Gabriel. Tous rêvent d’y retourner un jour. Chassés par les conflits et les pogroms, ils ont trouvé refuge à Bujumbura dans le Burundi voisin. Pourtant, là aussi, la guerre va les rattraper. Gabriel ne comprend pas les haines des adultes qui l’entourent. Son père est français, sa mère est rwandaise, mais c’est une rwandaise tutsi, apprend-il un jour. Et les hutus détestent les tutsi. Gabriel ne comprend pas ces différences ethniques. Son monde se résume à son impasse, sa rue, les manguiers dont il décroche les fruits, le terrain vague où il joue avec sa bande de copains, la voisine grecque qui lui prête ses livres. Dans Petit Pays, Gaël Faye nous fait revivre la tragédie du génocide rwandais, à travers les yeux d’un enfant. La langue simple, émouvante, presque naïve, est un tel contraste avec la violence inouïe des faits qu’elle la rend insupportable. Un très beau texte.
Jérusalem. Téhéran. Kigali. Au coeur des conflits, lestés de l’histoire de leur famille, Shmuel, Kimia et Gabriel ont malgré tout une vie à inventer. Voilà à quoi sert la littérature !
Judas, Amos Oz, Gallimard, 352 pages.
Petit pays, Gaël Faye, Grasset, 224 pages.
Désorientale, Négar Djavadi, Liana Levi, 352 pages.

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Culture, Vite, vite

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