Monoprix – le scandale de la collection Prisunic

Il y a quelques semaines Monoprix lance une collection Prisunic en hommage à la marque emblématique des années 70. Parmi les produits : un tablier. Rappelé aujourd’hui pour cause de présence excessive produits toxiques. Les collectors deviennent ainsi l’objet du scandale Prisunic.

Tablier Prisunic

Tablier Prisunic

Monoprix – expertise marketing

La communication de Monoprix frôle la perfection. Une touche d’humour, un design tendance  et surtout la revendication de valeurs de proximité et de qualité. Sur le site de la marque on peut lire que cette enseigne propose « des marques propres répondant à toutes les attentes et ayant pour socle commun la qualité ».

Les experts marketing de Monoprix maîtrisent tous les codes, toutes les formulations tendancieuses qui, si lues en diagonale, laissent penser que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes des produits de qualité.

Prenons un exemple : la quête du made in France. Les citadins, clientèle cible de l’enseigne, recherchent de plus en plus des produits de qualité, fabriqués à proximité, en Europe voire même en France. Monoprix joue volontiers sur cette tendance. Et participe ainsi à tromper sa clientèle. Ainsi, la formulation « créé à Paris «  a le vent en poupe. Apposée sur des produits directement importés de Chine. D’ailleurs, quelle est la vraie définition de « créér »? Le choix du verbe est plus qu’ambigu lorsque d’autres marques optent pour le « designed à Paris », qui ne laisse en aucun cas imaginer qu’il s’agisse de la production.

Monoprix – la collection Prisunic

Consciente de l’engouement pour cette enseigne que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, Monoprix à déjà lancé à plusieurs reprises des objets au logo emblématique de Prisunic. Fin 2023, la marque lance une large nouvelle gamme. Meubles, déco, cabas, caddie, et tablier. Les produits se vendent comme des petits pains. Et tout particulièrement le trio le plus abordable : cabas, caddie, tablier. Design emblématique, couleurs joyeuses, les quinqua et plus se les arrachent. Pour ensuite les arborer fièrement, reconnaissables entre mille.

Prisunic représente tout un pan de mon enfance. Je n’ai donc pas pu résister. Plus de cabas ni de caddie disponibles. Je me suis donc tournée vers le tablier. Reçu aujourd’hui et fièrement essayé immédiatement. Jusqu’à la lecture du mail par lequel le scandale arriva.

Monoprix – le scandale Prisunic

Quelques heures après la réception du tablier tant attendu, l’objet d’un mail attire mon attention. Envoyé par le service client Monoprix, il est intitulé « rappel produit »

Je fais mes courses alimentaires chez Monoprix et je me précipite donc pour lire le contenu : c’est le tablier qui est rappelé !

« Suite à la détection de plusieurs substances (Phtalate et Cadmium) à des taux supérieurs à la réglementation en vigueur, Monoprix procède aujourd’hui, par mesure de précaution au rappel du produit suivant… ».

Viennent ensuite des phrases type pour rassurer le client ( et peut-être de mettre à l’abri de toute poursuite ?) : « les substances en cause ne présentent pas de danger immédiat. L’évaluation indique un risque potentiel chronique, c’est-à-dire un effet potentiel pour la santé à long terme en cas d’exposition répétée et en forte concentration. »

La conclusion est dans doute la phrase la plus ironique « Nous vous présentons toutes nos excuses pour la gêne occasionnée et vous assurons que tout est mis en œuvre pour garantir la sécurité des produits vendus dans nos rayons ».

Mais au fait, à quel moment du circuit de production et de mise en vente mettez vous quoi que ce soit en œuvre pour garantir cette sécurité ? Parce que oui, ce tablier, comme d’ailleurs les cabas, les caddies et probablement de multiples autres objets de cette collection, et d’autres d’ailleurs, ont été fabriqués en Chine. Si, si, c’est précisé sur l’étiquette !

Détail omis dans les multiples communications qui ont précédé cette belle collection. Cette communication dans laquelle rien ne laisse penser qu’il y ait le moindre risque à acheter une des créations concoctées pour l’occasion . Commençons par les prix : un tablier en tissus plastifié à 30€. On comprend qu’en fait l’essentiel du coup doit être attribué au bureau de design qui a d’ailleurs fait du très beau travail.

Lorsqu’on achète chez Shein ou Temu, tout est clair : chaque produit coûte quelques euros, vient du bout du monde, et a été fabriqué dans des conditions plus que douteuses. Chez Monoprix, le message est plus sournois. D’aucuns diraient « subtil ». Les prix se situent dans une fourchette moyenne haute, et les valeurs revendiquées ne permettent en aucun cas de s’attendre à la situation décrite.

Nous saurons désormais à quoi nous en tenir. Je sais qu’en ce qui me concerne, Monoprix, c’est fini.

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