Sosh aime les Inrocks labs – plein de cadeaux inside !

EDIT : les gagnants !

Les gagnants désignés par randomizer sont :

jocelyn, christinemm et queen happy feet ! Envoyez moi vite vos noms et prénoms à nathalie@theparisienne.fr , et vous pourrez vous présenter au comptoir VIP pour bénéficier de vos pass et de vos cadeaux ! Amusez vous bien !

Du 29 au 31 mai, « Sosh aime les inRocKs lab » présente son festival des lauréats à la Gaîté lyrique à Paris.

Après avoir été auditionnés par un jury de professionnels lors d’open-mics, les 15 meilleurs espoirs de la scène française se produiront en concert durant ces trois jours de festivités.

Nouveauté 2014 : le concours s’ouvre également à la création vidéo ! Les 5 vidéastes lauréats projetteront leurs œuvres sur les écrans du lieu parisien, connu pour son exploration des cultures numériques.

Inrocks SOSH

Donc, en quelques mots, la programmation.

Pendant la journée, durant les 3 jours : projections des 5 films lauréats dans l’avant-foyer . 2 séances officielles le 29 (14H00, 15H30) suivies d’une table ronde en compagnie des artistes et des jurés du concours vidéo dès 17H00. Les 30/31 mai : projections des 5 films de 14H00 à 18H00

Le soir : ouverture des portes à 19H00 et début des concerts à 19H30.

Les accès sont libres pendant la journée, mais le soir il faut des invitations à retirer sur Digitick pour accéder aux concerts.

Alors voilà ce que je vous propose : 3 d’entre vous vont gagner une dotation complète pour 2 personnes.

Cette dotation contient un pass pour accéder à tout pendant les 3 jours en VIP !Places de concert, coupe file, et puis un superbe kit de festivalier (Le kit = sac en tissu, compile et coffre inrocks, goodies sosh )

Tentant n’est-ce pas ?

Pour gagner, c’est simple : vous laissez un commentaire pour dire que ça vous dit, et vous partagez sur Facebook ou sur Twitter en me pokant !

Et le mardi 27, je tire au sort les 3 gagnants ! Il ne vous restera plus qu’à m’envoyer vos noms et prénoms, et vous pourrez retirer votre cadeau directement sur place au point « VIP / Concours  »

Voilà, c’est simple non ?

A vous de jouer !

La Gaité Lyrique

3 bis Rue Papin 75003 Paris

Naufrages – un roman

Naufrages – Quand le destin vous rattrape

Naufrages est un roman qui parle de voyages.

Livrephoto

De voyage en Europe et jusqu’au cœur du Moyen Orient.
De voyage dans l’histoire, la grande et aussi la petite, celle qui parle des hommes.

Naufrages parle de destins, qui se croisent, dramatiques et imprévisibles.
Tout commence… A Sofia… Ou serait-ce à Paris ? Et finalement, n’est-ce pas à Tel Aviv et à Haïfa qu’est la vérité … ?

Telle une toile humaine qui se tisse dans le temps et dans l’espace on apprend à connaître ces rescapés : rescapés de la déportation, rescapés de l’histoire, naufragés de l’amour.

On découvre que là aussi, quand on pense que tout est fini, rien n’est gagné et qu’il faut parfois se battre pour survivre, encore et encore.Et on découvre que parfois le drame vous rattrape alors que vous pensiez y avoir enfin échappé.

Le style est ciselé, les phrase percutantes. Peu à peu les personnages prennent vie, on apprend à les connaitre et à les aimer, avec leurs faiblesses et leurs gloires, leur fêlures secrètes, et leurs secrets éternellement enfouis. Ils sont attachants, restés fidèles à leurs valeurs et leurs amitiés envers et contre tout, même si le temps et la distance s’en sont mêlés.

L’auteur nous guide dans les méandres de l’histoire qu’il maitrise visiblement aussi bien que les méandres des esprits de ses protagonistes.

Il s’agit de l’histoire des juifs de Bulgarie. Une histoire méconnue, parce que leur souffrance et leur sort pendant cette période noire de l’histoire du monde n’a pas été aussi horrible que celui des autres juifs d’Europe de l’est. En apparence. Bien sur, la plupart a survécu, et il serait si simple de se dire que cela suffit, qu’ils s’en sont sortis.

Et puis il y a le questionnement, celui qui envahit l’héroïne de cette saga historique, amicale et amoureuse. Questionnement quant à son identité, questionnement pour comprendre d’où elle vient et qui elle est vraiment.

Une construction d’abord narrative puis construite sur des lettres jamais parvenues à leur vraie destinataire et qui donnent vie a ces personnages qu’on a entr’aperçus dans les premiers chapitres sans bien comprendre encore qui ils étaient véritablement. Des lettres qui, jusqu’à la dernière ligne vont vous tenir en haleine.

Il ne me reste plus qu’à vous recommander vivement ce livre qui vous donnera un éclairage humain et historique sur un épisode méconnu de l’histoire du XXème siècle !

Naufrages, de Philippe Zaouati est publié par les éditions des Rosiers

Et, pour ceux qui ne l’ont pas compris, Philippe Zaouati, c’est C Lui !

Petite revue de presse

ARTICLES PARUS DANS DES BLOGS
AUTRES ARTICLES SUR LE SUJET

 

 

 

Fight Comedy Club : c’est vous qui décidez !

Le Fight Comedy Club : la scène où le public décide !

Tous les mardi, depuis 6 semaines, au Théâtre de Dix Heures se déroule un spectacle pas comme les autres : le Fight Comedy Club.

Le concept ? 7 artistes – danseurs, chanteurs, mimes mais surtout humoristes – ont 7 minutes pour convaincre le public présent.

philippe risotto

En introduction du show, Philippe Risotto – accessoirement manager du groupe de « airband » Airnadette – explique avec énergie que la scène est la meilleure école pour permettre aux artistes d’apprendre et de s’améliorer pour devenir les nouveaux Jamel Debouzze. Il a raison : on se rend compte de la maturité de certains artistes, du travail qu’il reste à faire pour d’autres. L’idée est finalement d’éviter le sentiment de gêne que l’on a tous connu un jour au théâtre ou à la télévision. Vous savez ce moment où le malaise s’installe, où on souhaite que cela s’arrête vite pour l’artiste pour qu’il arrête de se ridiculiser. Pas de pitié donc.

Si le public ne rit pas, ç’en est terminé !

Un moment assez violent (on est dans un Fight Club ne l’oublions pas !) mais un moment nécessaire pour ces artistes en devenir. Le moment est certes violent : lumières rouges et bruit de chien qui aboie mais Philippe Risotto reste très bienveillant avec ces poulains. Il explique avec humour ce qui n’a pas été, ce qu’il faut améliorer et finalement le public se sent utile. Utile de dire que ça ne va pas, utile car l’artiste retravaillera son texte et son jeu pour retenter de réussir son pari sur scène.

FightClub

Les sketchs justement, parlons-en ! Il y a de tout. Des vannes qui ne sortent pas de l’ordinaire, mais qui fonctionnent. Des jeux de mots quasiment au niveau de l’immense Stéphane de Groodt pensés par Larry (et je m’excuse d’avance si j’écris mal son prénom !), une satire de la politique, ou encore les éternelles blagues sur les religions. En revanche , je ne vous conseille pas ce spectacle en famille, (de toute façon le mardi à 21h30 les enfants sont couchés et les adolescents devraient presque l’être !), les sujets sont abordés de façon assez crue.

Au niveau du tarif… c’est gratuit ! En tous ça pour réserver ! Et ensuite, vous donnez ce que vous voulez à la fin du spectacle.

Pour réserver : les invitations sont à réserver en téléphonant au théâtre (01.46.06.10.17) ou également via Billetreduc.

Inscrivez-vous sur en message privé sur la page Facebook  vous pourrez donner une contribution de votre choix à la sortie de la salle. 

Quant aux artistes qui souhaitent participer ils peuvent aussi en faire la demande  via la page facebook Fight Comedy Club

Théâtre de Dix Heures

36 Boulevard de Clichy

75018 Paris

rédactrice : Lucile

Louis-José HOUDE : l’humoriste venu du Québec

Louis-José Houde… Ce nom ne vous dit peut-être rien mais sachez qu’au Québec ce monsieur remplit des salles comme Gad Elmaleh le fait en France ! J’en veux pour preuve son compte Twitter qui rassemble 125 000 personnes pour uniquement 99 tweets dont le dernier date du 28 octobre ! Et bien sachez qu’il est à Paris en ce moment jusqu’au 3 mai au Point Virgule !

AfficheComique

Dans cette toute petite salle d’une centaine de places, Louis-José réussit son pari : s’exporter en France. Le one man show est bien évidemment adapté au public français et surtout au public parisien. En effet, le début du spectacle est consacré à notre ville chérie Paris. Des taxis qui décident s’ils feront la course ou pas à l’amabilité bien connue du personnel des brasseries en passant par les pigeons qui nous obligent à les contourner sur les trottoirs, tout y passe !

S’il est parfois difficile de comprendre toutes les subtilités de l’accent québécois, Louis-José nous transporte dans son univers. Un univers fait de toutes les petites choses de la vie : la vie de couple, les réunions de famille, les vacances en Guadeloupe – « Une île française qui appartient à la France, mais sans aucun Français. C’est ce qu’on appelle… Le Paradis » – un souvenir de coups de soleil… On apprend d’ailleurs que notre expression « se dorer la pilule » devient « se faire griller la couenne » ! Charmant, n’est-ce pas ?

Allez voir Louis-José Houde, vous passerez un bon moment !

Les sujets abordés ne sont pas révolutionnaires dans le monde de la comédie mais ça fonctionne, la salle avait l’air comblée et moi aussi. Cependant, j’aurai souhaité que le one man show soit plus orienté Québec (pour sortir un peu du registre des humoristes que l’on a l’habitude de voir) bien que les comparaisons entre les français et les québécois sont nombreuses.

Et pour les aficionados de la série Breaking Bad, je trouve qu’il a un petit air de Jesse Pinkman, non ? 

Cet article est la première contribution de Lucile sur The Parisienne : la première d’une très longue série j’espère!

Martin PARR – la réalité en face

Martin PARR – pas de fioriture, la vérité brute par l’image

J’ai découvert l’exposition Martin PARR à la Maison de la Photographie, lieu que j’affectionne tout particulièrement à Paris !

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Cette exposition s’inscrit dans le cadre d’une démarche menée depuis plusieurs années par ce haut lieu de la photo : donner la « parole » à un artiste pour qu’il donne son regard, sa vision de Paris. Martin PARR s’est prêté au jeu, avec un résultat particulièrement réussi !

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 Il nous offre son regard sur Paris. Il observe les touristes, mais aussi les parisiens. 

La première photo donne le ton : vous comme moi, nous avons été un jour dans cette posture, nous nous sommes vus, mêlés à la foule, pointant frénétiquement notre smartphone préféré vers ce graal, qu’il s’agisse de la Joconde ou de tout autre cible immédiate. Et bien voilà à quoi nous ressemblons !

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 Ou encore …

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Il capte parfaitement les visages, les postures, sans leur donner aucune dimension esthétique ou encore poétique. C’est si réaliste que cela fait presque peur tant c’est réaliste, et j’adore !

MartinPARR2

Pourquoi sont-ils donc tous agglutinés de la sorte ? Et vous, vous êtes vous déjà retrouvés agglutinés comme sur cette image ?

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Pour cette exposition, Martin PARR a observé des touristes, mais il a aussi fait « Paris Plage » ou encore déambulé dans les allées de la FIAC. Là aussi, il nous livre des images auxquelles on pourrait assez aisément ajouter des textes, de ceux que l’on entend de la bouche d’experts de l’art contemporain, ou supposés tels !

Et puis il y a aussi la fashion week, non pas les images découvertes saison après saison au fil des magazine de mode, mais celles qui montrent ce que l’on ne voit pas en général : le public, les mannequins épuisés, les gestes de dernière minute sur la robe de celle qui s’élance sur le catwalk !

Alors faites moi confiance, et n’hésitez pas à aller découvrir cette très belle exposition ! 

5-7 Rue de Fourcy, 75004 Paris
01 44 78 75 00

Grand Palais – Robert Mapplethorpe et Auguste

Le Grand Palais – aux grands hommes …

Le Grand Palais accueille actuellement trois expositions. Point commun : l’homme au coeur de l’histoire.

Je ne vous parlerai pas ici de Bill Viola n’ayant pas encore eu l’occasion de découvrir son oeuvre, mais je me concentrerai pour ces deux expositions découvertes à une semaine d’intervalle.

 AugusteEntreeExpo

Commençons donc par l’empereur : Octave, mieux connu sous le nom d’Auguste, mais nous y reviendrons !

Dans cette rétrospective, vous découvrirez les manoeuvres politiciennes d’Auguste, qui n’hésite pas à faire massacrer ceux avec qui il était allié. Vous prendrez la mesure de son égo.

Et vous découvrirez aussi ses réalisations architecturales, et ce dans l’ensemble de l’empire romain.

Résumé bien rapide me direz-vous ?! Oui, effectivement ! J’ai été très déçue par cette exposition. Et je vais vous dire pourquoi ! A priori, l’approche est prometteuse : regardez ce magnifique décor qui bouleverse la façade de notre Grand Palais !

AugusteFacadeGP

AugusteGrandPalais2

Une fois que l’on rentre dans l’exposition, le dispositif digital est mis en avant :

AugusteTweet

Et quid de la suite ?

Une exposition qui, pour l’occasion, affiche un mur de tweets, et donne la parole à son empereur sur Twitter (suivez le compte @Auguste_de_rome) , et ça s’arrête là ?! A l’époque de la réalité augmentée, des imprimantes 3D et j’en passe, j’attendais d’être transportée à l’époque de cet empereur bâtisseur, j’espérais visiter avec lui arènes et théâtre, mais rien de tout ça !

Des salles presque vides, De tristes écrans sur lesquels tournent en boucle quelques images censées nous montrer … Je ne sais plus quoi d’ailleurs tant l’ennui m’avait envahie quand j’en suis arrivée là !

En résumé, vous l’aurez compris, je n’ai été pas été conquise …

Deuxième exposition avec l’homme au coeur de l’histoire : Robert Mapplethorpe !

MappleEntree

Et quand je dis que l’homme est au coeur de l’histoire, c’est un euphémisme ! Nus en tous genres, salle interdite aux moins de 18 ans qui glorifie, montre, explore le corps de l’homme !

MappleNus

Robert Mapplethorpe est un artiste obsédé par une quête esthétique de la perfection. Et ses sujets de prédilection sont, et je le cite: les portraits, le fleurs, les bites ….

« I am looking for perfection in form. I do that with portraits. I do it with cocks. I Do it with flowers »

MappleCockFleur

Et là, vous l’aurez compris, il m’a lui aussi perdue en route … Cette exposition nous révèle-t-elle son amour du corps, ou son amour pour lui-même ? On l’entend s’écouter parler, on lit ses citations sur tous les pans de murs disponibles pour les accueillir.

Il y a, c’est vrai, de très beaux portraits, et un mur entier leur est consacre. Et puis il y a cette muse, Patti Smith, qui était d’ailleurs présente pour l’occasion ..

MapplePorraitsSmith

 

PortraitSmithNow

Je n’en dirai pas plus, et je vous laisse juge en vous invitant surtout à ne pas hésiter à partager ici vos opinions sur ces deux expositions.

Grand Palais

3 Avenue du Général Eisenhower, 75008 Paris
01 44 13 17 17

Les mondes de GOTLIB – MAHJ

Les mondes de GOTLIB – parce qu’il a eu plusieurs vies
Autant commencer par un aveu, je n’aime pas la bande dessinée. Je n’ai jamais réussi à aller au bout d’un seul volume de Tintin ou d’Asterix. Honte à moi. Mon frangin a bien essayer de me prendre par les sentiments en m’offrant « Le Chat du Rabbin », mais c’était peine perdue.
Rubrique-à-Brac l'original et la réédition
A vrai dire, la seule BD qui résiste encore dans note bibliothèque, c’est justement le volume n°1 de « Rubrique-à-brac » et j’entends régulièrement le rire communicatif de The Parisienne lorsqu’elle ouvre de temps à autre ce vieil album rouge usé de l’édition d’origine. Oui, on sait que c’est une édition originale parce qu’il n’y a pas écrit « n°1 » sur la couverture. Gotlib ne savait pas encore qu’il y en aurait d’autres sans doute !
GOTLIBfacade
Bref. Je n’aime pas la BD. Et en plus, je ne savais pas que Gotlib était juif 🙂 Pourtant, un minimum de connaissance patronymique aurait du me mettre la puce à l’oreille. Gotlib c’est juif incontestablement, malgré les deux déformations successives qu’a subi son nom. La première se fut lorsque ses parents ont émigré de Hongrie dans les années 20 et que l’agent d’état civil a retirer un « t » en écrivant Gotlieb au lieu de Gottlieb, littéralement « dieu aime ». La seconde, c’est Marcel lui-même qui va l’infliger à son nom, en supprimant cette fois le « e » pour devenir Gotlib !
Qu’importe, le sens n’a pas plus changé que la phonétique, et le destin se fiche de l’orthographe. Malgré son « t » en moins, le père de Marcel n’a pas échappé aux raffles de juifs français. Il fut transporté à Drancy, puis exécuté à Buchenwald en 1945. Le petit Marcel, qui avait encore son « e » échappe quant à lui à la déportation, sa mère l’ayant placé dans un orphelinat à Verneuil-sur-Seine.
GOTLIBPilote
Ce qu’il y a de bien malgré tout avec la BD, c’est que même quand vous n’en avez jamais lu, vous ne vous trouvez pas complètement démuni. Vous avez au moins entendu parler de Pilote, de l’Echo des Savanes ou de Fluide Glacial, quelquefois sans doute hésité devant une devanture de kiosque à journaux face à la couverture aguichante de ces magazines, et vous ne pouvez pas ne pas connaître certains des héros qui ont traversé leurs pages. Superdupont, Pervers pépère, Gai luron. Peut-être même Hamster Jovial ?
Gotlib a 80 ans. Il méritait bien une exposition. Avec quelques autres, dont son « maitre » Goscinny, il a révolutionné le neuvième art. Je ne pourrais vous en dire beaucoup plus sur son trait épuré, ses personnages complexes et son humour noir.
Mais une chose est certaine, le parcours réalisé par la Musée de l’Historie du Judaïsme est instructif, historique, drôle, émouvant, subversif, divers, noir et blanc, coloré parfois, attachant, vivant. Cela m’a donné envie de revoir ma position sur la bande dessinée !
GOTLIBhumourGrincant
En résumé, si vous aimez la BD, courrez-y (mais mon conseil est inutile, vous devez déjà l’avoir fait) et si vous n’aimez pas la BD (ou si vous croyez ne pas aimer la BD), courrez-y !
GOTLIBlabiscouti
Rédacteur – C lui
12 mars 2014 – 27 juillet 2014
Musée d’art et d’histoire du Judaïsme
Hôtel de Saint-Aignan
71, rue du Temple
75003 Paris

Van Gogh – Antonin Artaud au Musée d’Orsay

Van Gogh – suicidé de la vie

Les expositions temporaires au Musée d’Orsay ont toujours un côté frustrant, celui d’être obligé de s’enfermer dans une salle sombre et aveugle alors qu’à quelques pas de là l’architecture de l’ancienne gare déploie ses volumes extraordinaires et s’ouvre avec majesté sur la Seine et sur le Louvre. Rajoutez à cela que les salles sont denses de visiteurs ce samedi matin, trop denses, à tel point qu’il faut se faufiler entre les groupes pour espérer lire les explications inscrites entre les accrochages.

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Heureusement, on oublie vite ces petits désagréments dès lors que les couleurs des toiles du maitre hollandais nous sautent littéralement aux yeux.
Quelle force ! Quelle violence ! Quelle beauté ! Les tourbillons de peinture recréent le ciel et les champs de blé, les orages et les astres, les cyprès et les tournesols.
auversvangogh
Ces toiles sont aussi familières que si elles étaient accrochées dans notre salon et c’est pourtant un ravissement que de se retrouver devant l’église d’Auvers-sur-Oise, la chambre de la Maison Jaune d’Arles, le portrait du docteur Gachet, les champs de coquelicots. On découvre aussi quelques toiles moins connues prêtées par des musées étrangers, mais aussi des croquis et des dessins.
 
Mais stop ! Ne nous égarons pas dans la contemplation béate. Cette exposition nous propose un angle de vue particulier. Ce n’est seulement une exposition sur l’oeuvre de Van Gogh, c’est la confrontation de deux destins torturés, celui du peintre et celui de l’homme de lettres et de théâtre Antonin Artaud. Artaud a passé neuf ans de sa vie en asile psychiatrique, cela lui donnait sans doute une légitimité pour écrire sur Van Gogh, ce qu’il fit. Que nous dit-il ? Que Van Gogh n’était pas vraiment fou, que son suicide est celui d’un homme poussé à bout par la société, poussé à peindre jusqu’à l’épuisement face à une société qui refuse de voir sa vérité du monde. Van Gogh serait donc le « suicidé de la société ».
 
Cette interprétation laisse perplexe. Que Van Gogh ait vu dans le monde qui l’entourait, dans les objets et dans les visages, des vérités qui, à première vue, nous échappent. Sans doute. Mais que vient faire ici la société ? Ou est donc la critique sociale dans l’oeuvre de Van Gogh ? N’est-ce pas plutôt la vie et l’absurdité du destin qui lui torture l’esprit ? Son oeuvre, construite en trois années, de 1887 à 1890, n’est rien d’autre qu’un vaste auto-portait, de son visage et de son âme. Un cri de désespoir et de solitude. Van Gogh n’est pas un « suicidé de la société », c’est un « suicidé de la vie ».
Exposition du 11 mars au 6 juillet 2014
Musée d’Orsay
1, rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris
rédacteur : C Lui

Des journées entières dans les arbres

Des journées entières dans les arbres, de Marguerite Duras, à la Gaité-Montparnasse.

Ardant

Une soirée au théâtre c’est une expérience culturelle complète, un moment à savourer du début à la fin.

Au théâtre de la Gaité-Montparnasse, cette expérience commence de façon plutôt sinistre. Vous arrivez une demi-heure avant le début du spectacle, on vous demande de revenir plus tard. Ensuite, on s’agglutine dans un couloir sombre et étroit. « Corbeille à gauche, orchestre à droite » s’égosille une jeune femme dans la loge à l’entrée. On piétine. Un ouvreur organise un goulot d’étranglement très efficace. On s’approche enfin de la salle. Sur un écriteau, on peut lire quelque chose du genre : « Ne prenez pas de photo sous peine d’expulsion de la salle. » Accueillant. A l’intérieur, la moquette est immonde, les fauteuils déglingués, l’atmosphère poussiéreuse.

Et la pièce me direz-vous ?

Faisons abstraction de cet environnement et goûtons donc au texte de Duras et à l’interprétation de Fanny Ardant. C’est l’essentiel finalement. Oui mais, le manque de moyens n’empêche pas seulement de moderniser la salle, la mise en scène en pâtit aussi. Pratiquement aucun décor, des enchaînements longs entre les scènes avec une musique pas toujours à propos. Bref, c’est « cheap » sur toute la ligne.

La pièce quant à elle est déprimante. Une mère tyrannique, mythomane, un peu cinglée, vient revoir « avant de mourir » son fils qu’elle n’a pas vu depuis 5 ans. Lui est un loser, joueur maladif, gigolo, plutôt inculte, qui vit avec une prostituée dans un appartement minuscule. Il n’y a que des victimes dans ce drame. Le fils traumatisé, battu pas sa mère, sacrifié, déscolarisé, qui se noie dans le jeu. La mère, obsédée par l’argent, mais ruinée par son fils. Sans parler de la sœur que l’on ne voit pas mais dont on devine le calvaire. Quelle horreur ! Pas une lueur d’espoir dans ce monde-là. Les colonies lointaines ne sont plus que l’ombre de leur grandeur passée et Paris ressemble à un bouge. A croire que le théâtre a été choisi exprès pour être en accord avec la pièce !

Les acteurs font de leur mieux certes. Fanny Ardant donne du relief à ce personnage de mère cruelle et pathétique, mais elle a du mal à se détacher de son personnage habituel. Elle fait du Fanny Ardant.

J’ai juste un doute, je me demande si j’aurais été moins négatif si la moquette avait été propre …

 Rédacteur : C LUI

 Pièce de Marguerite DURAS

Mise en scène : Thierry KLIFA
Avec Fanny ARDANT, Nicolas DUVAUCHELLE, Agathe BONITZER et Jean-Baptiste LAFARGE

Théâtre de la Gaîté Montparnasse 

26, rue de la Gaîté
75014 Paris
Tél. 01 43 20 60 56

Un été à Osage County

Un été à Osage County

Dans les grandes plaines de l’Oklahoma, aux pays des tornades, il y a plusieurs façons de résister à la pauvreté et à la dureté de l’environnement : l’alcool, l’ambition, la haine, le désintérêt, la religion, la déprime et parfois même la poésie.

Dans « Un été à Osage County », tous les ingrédients sont là, et on les observe se mélanger dans un tourbillon incontrôlé qui va tout dévaster sur son passage.

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D’abord, il y a ceux qui sont restés et ceux qui sont partis.

Ceux qui sont restés n’ont généralement pas eu le choix, ils croupissent dans la poussière et l’ennui.

Ceux qui sont partis ne sont pas vraiment plus chanceux, ils n’ont pas trouvé le bonheur ailleurs, tout au plus quelques bribes d’espoir. Ensuite, il y a les hommes et les femmes.

A Osage County, le malheur arrive par les femmes : la mère, magnifiquement interprétée par Meryl Streep, la tante et les trois filles. Adultère, folie, maladies, avarice, mensonges, tous les fléaux semblent s’être abattus sur la lignée féminine. Seule la cuisinière indienne, presqu’angélique, échappe à cette malédiction.

Au contraire, les hommes sont des agneaux, ce sont eux les pièces rapportées, les trois époux de la mère, de la tante et de la fille ainée, subtilement interprétée par Julia Roberts, et puis le neveu, l’idiot du village. Ils ne sont que les spectateurs impuissants de la déflagration. L’un se suicide, un autre s’enfuit avec une femme plus jeune, le dernier se rebelle enfin, mais trop peu, mais trop tard.

« Un été à Osage County » est peuplé de personnages que l’on découvre les uns après les autres, dans leur complexité, leur humanité.

« Un été à Osage County » offre une fois de plus à Meryl Streep, mais aussi à Julia Roberts, l’occasion de nous offrir deux prestations d’actrices hors du commun.

« Un été à Osage County » n’est pas tout à fait un chef d’oeuvre, même si, on le sent, il aurait pu l’être. Je ne sais pas exactement ce qu’il y manque, peut-être un peu plus de profondeur quant au contexte, à ce terroir que l’on ne comprend pas vraiment.

C’est donc « seulement » un excellent film, porté par une confrontation extraordinaire d’intensité et de justesse entre Meryl Streep et Julia Roberts.

rédacteur : C lui

Je vous le recommande donc chaleureusement ! signé : moi 😉