Nous sommes toutes des « Wonderwoman » !

Aujourd’hui, nous avons bavardé dans la salle d’attente; et voilà qu’une dame, qui respire la vie et dégage une énergie exceptionnelle, nous a expliqué son approche vis à vis de la maladie :

Rester femme avant tout :

Ne pas se laisser abattre, ne pas infliger à son mari des visions qu’elle ne se réserve qu’à elle seule. Rester soi, et offrir à son entourage et surtout à ceux que l’on aime le meilleur de soi-même, et rien d’autre, par amour, par respect, pour continuer à vivre, non pas comme si de rien n’était, mais en vivant AVEC.

Et de nous décrire ce qui a été le plus dure pour elle : la perte de ses cheveux, la perte d’un des symboles de sa féminité.

Et cette dame, digne, ne laissant paraitre aucune faiblesse, la tête haute et le regard franc, a eu des larmes dans les yeux, à cette seule évocation.

Alors je vous dis à toutes :

Nous sommes les héroines du quotidien, les vraies.

Qu’on se le dise!

A demain !

Cible émouvante

Aujourd’hui, comme tous les jours d’ailleurs en fait, un escadron, un régiment dirais-je même, de manipulatrices s’est afféré autour de moi avant de lancer le tir de rayons salvateurs.

La nouveauté, aujourd’hui, étant que, pour me faire plaisir, et me débarasser de scotchs multicolores et à vrai dire assez disgracieux, elles m’ont décorée, à nouveau.

Pour les béotiens, précisons : avant d’entamer cette période de séances intensives de bronzette, deux séances de « préparation » sont indispensables afin de cibler la zone; parce que, comprenez-vous, on doit bronzer carré, et pas autrement ! Au terme de ces deux séances, je me suis donc retrouvée affublée de scotchs multiples protégeant des traits de feutres multicolores assimilables à une cible.

Voilà donc ce que chacune d’entre nous est pendant cette période : le support d’une cible, support vivant d’une cible dont l’objectif est de venir à bout, d’un ennemi à exterminer!

Alors mesdames, et mesdames les impatientes en particulier, gardons en tête à chaque instant que nous sommes le support, et non pas la cible, et entonnons toutes en coeur :

« Sus à l’ennemi : en joug, prêts, tirez ! « 

A demain !

Insitu – mots et gestes – ceux qui apaisent, et les autres……..

Deux semaines se sont écoulées, j’entâme la troisième! flûte! Un instant ce matin en partant je me suis dit: bon, la moitié est faite, je tiens le bon bout… mais j’ai rapidement repris mes esprits!

Alors je me suis dit qu’il était temps que je parle un peu de toutes ces personnes qui m’accompagnent, directement, dans cette expérience: le « corps médical »: médecins, chirurgien , anésthésiste, manipulateurs, infirmiers…..

Je dois reconnaitre que, dans mon cas personnel, j’ai en quelque sorte, de la chance…si, si, de la chance!

Prenons un instant pour relire cette phrase étrange dans laquelle se trouvent associés les termes « chance » et « radiothérapie »!

Il faut savoir que, plus souvent qu’il ne le faudrait, au delà de la maladie , vient s’ajouter un stress lié à la maladresse (dans le meilleur des cas) , voire l’incorrection des personnes dont le métier, la vocation, sont supposés être d’aider les malades à guérir.

Par chance donc, j’ai été confrontée principalement à ceux qui n’ont pas oublié leur vocation première, et je souhaite donc leur rendre hommage! Et puis les rares appartenant à l’autre catégorie m’ont permis de concocter un petit florilège de « DO and DON’T » ( « A faire / dire et à bannir quoiqu’il arrive« )

alors:

oui à la main , forte et sécurisante, qui s’appose sur le bras, exerce une pression douce mais ferme, et accompagne un regard droit et franc; elle peut également accompagner une phrase du genre « je sais que ça vous embête, mais c’est ce qu’il y a de mieux pour vous »

oui à l’explication en termes simples mais clairs, qui donne la direction et dit vers quoi on se dirige

oui à la touche d’humour , elle aide à dédramatiser , surtout quand on est dans un sous sol prête à se faire irradier pendant une ou deux minutes, ou alongée sur une table d’opération, prête à s’abandonner à des mains finalement inconnues!

oui à toutes les formules du style « vous allez bien? » « je reviens de suite » « bonne journée » « à demain », parce que cela fait juste plaisir…!

oui à la phrase de la catégorie : « je vais m’occuper de vous » qui dit: »vous êtes une personne, et moi, le professionnel , je vais donner le meilleur de moi même pour que vous guérissiez » – toutes les variantes de ce type de phrase sont bonnes à prendre!

mais…..

non à l’absence de sourire , parce que, en général, et encore plus en environnement « hostile » , un sourire agit sur le moral aussi rapidement qu’un efferalgan orodispersible sur un léger mal de tête

non aux soupirs et signes d’agacement en tous genres accompagnant une phrase du genre « vous êtes en salle de réveil, arrêtez de bouger comme ça….!  » Figurez vous que je sors d’une anésthésie qui en soi n’est pas ce dont je rêve au quotidien, et que soudain des sons et des images parviennent à mon cerveau sans que je n’arrive vraiment à les maitriser! Alors votre job, mademoiselle l’infirmière, est de m’accompagner dans cet instant étrnage, et pas de prendre ce ton exaspéré, parce que, quand on y réfléchit, vous avez choisi d’être là, et moi, pas vraiment!

je m’en tiendrai là pour aujourd’hui et je vous promets que si ma liste à la Prévert de « OUI » vient à s’enrichir, je l’enrichirai pour vous la faire partager!

A demain!

Insitu – fatiguée…. naaan ! Pas moi !

Aquarium et feuille blanche! Je sèche! rien à raconter, pas d’aventure palpitante, la routine! si, si, la routine !

NON ! Je ne me laisserai pas miner par une routine qui s’insinue dans mon quotidien, des habitudes qui s’installent; une sorte de cancer de l’esprit en somme ..!

Ou serait-ce tout simplement la fatigue! Parce que, vous comprenez, on m’avait prévenue: tu verras, ça fatigue. Et moi, tout en gardant un sourire compatissant, de me dire intérieurement: « mais oui, mais oui, c’est psychologique, ça ne me concerne pas »; du genre « effet secondaire sur le mental ».

Et bien non, ça ne passera pas par moi. Bon, bien sur, je m’endors en 30 secondes dès que je m’allonge, que ce soit pour lire un livre, regarder un film, ou me détendre un instant…! Mais la solution est simple: il suffit de ne pas s’allonger! Occuper le corps et l’esprit en permanence, et voilà! vous ai je dit que je viens de recevoir mon « Magic Legs » de David DOUILLET qui me garantira une silhouette de rêve en un temps record!

Que demander de plus: un bronzage unilatéral et la disparition des capitons disgracieux!

Bon, il faut que je vous laisse parce que là , même en position assise, j’ai tendance à sentir mes paupières s’alourdir….

allez, bon week end et à Lundi!

Every cloud has its silver lining… Let’s find it!

Demain, Lundi 20 juillet, je commence mes séances d’UV quotidiennes das ce bel établissement qu’est le Val de Grâce.

quand je parle d’UV, le lecteur averti lira « séances de radiothérapie », ce qui apportera un éclairage nouveau à la finesse du jeu de mot apparaissant dans le titre du blog….In situ…. vous voyez ce que je veux dire? Non, et bien nous y reviendrons! Il vous suffit d’ailleurs de consulter mon profil pour comprendre..;)

Je décide donc, ici et maintenant:

-de gérer calmement tout médecin qui, passant à côté de moi, alongée, à demi nue, sur une table en métal, ne trouve pas opportun de croiser mon regard ou encore de m’adresser ne serait-ce qu’un bonjour (celui là, croyez moi, il vaut mieux pour lui qu’il ne me croise pas debout et habillée!)

– de tirer profit de cette expérience et d’en faire une véritable aventure pleine de sens qui viendra justifier ce bel adage bien connu de nous tous, incorrigibles optimistes:

« Every cloud has its silver lining » et je proclame : « je vais le trouver » !!!

Et cette fameuse dimension positive à toute expérience qui pourrait, de prime abord, sembler négative, je l’ai trouvée, elle m’attendait:

découvrir PARIS dans ses moindres recoins, prendre toute rue déjà croisée mille fois sans pour autant l’emprunter, rentrer dans tous ces musées aux noms si familiers mais dans lesquels, par manque de temps je ne suis jamais rentrée.