Tourner le dos à la mode : bonne idée ?

En cette période de Fashion Week, tourner le dos à la mode semble une idée saugrenue, voire même un blasphème dans la capitale de la mode ! Et pourtant : c’est le pari du Musée Bourdelle qui accueille l’exposition « Back Side Dos à la mode » présentée par le Palais Galliera. E le résultat est à couper le souffle. Aussi spectaculaire que le célèbre dos époustouflant de Mireille Darc dans sa robe mythique signée Guy Laroche.

dos à la mode
dos à la mode

Dos à la mode – une exposition dialogue

La scénographie des créations haute couture installées dans toutes les salles et atelier du musée Bourdelle constitue un véritable dialogue entre les oeuvres du sculpteur et les grands couturiers qu’il accueille dans ses murs.

Dès la première salle, les robes côtoient les sculptures pour se jauger mutuellement.

Les rencontres sont étonnantes, surprenantes, inattendues.

Qu’il s’agisse d’anges ou même de dos viril.

Le dos, ce qu’il porte de message et de signification, est l’élément central d’une exposition que l’on peut visiter en se concentrant sur les oeuvres du sculpteur ou sur celles des plus grands noms de la mode.

Mon coup de coeur absolu : la rencontre de la féminité et de l’élégance.

On pourrait se poser la question : de ces deux dos, lequel nous émeut le plus ?

Dos à la mode – rendons au dos la place qu’il mérite

Il est donc temps, pour le plaisir des yeux, de nous concentrer sur le dos dans la mode. On pourrait le penser éternel oublié, et pourtant…Dès le XIIIéme siècle ce sont les traines, prolongation naturelle du dos, qui sont l’apanage des gens fortunés et des puissants.  C’est donc par ces excès d’étoffe que l’attention commence à se porter sur le dos et l’arrière de la tenue. La traine deviendra plus tard la signature des robes de mariée, et toujours la marque des robes de soirée.

Mais c’est quand il se dénude que le dos prend sa vraie place, laissant deviner le meilleur, suggérant sans  pour autant dévoiler à l’excès.

Et parfois, les visiteuses, joueuses, se rêvent elles aussi statues au dos dénudé.

Une exposition superbe, qui permet aussi de redécouvrir le musée Bourdelle.

Back Side Dos à la mode du 5 juillet au 17 novembre 2019
Musée Bourdelle 18 Rue Antoine Bourdelle, 75015 Paris 

Fabrique ton porte-monnaie – Monnaie de Paris

Chic et utile, l’art du porte-monnaie, c’est le nom complet de l’exposition qui a ouvert ses portes hier à la Monnaie de Paris, la plus ancienne institution de France et la plus vieille entreprise du monde ! Raconter ici l’histoire du porte monnaie tombait donc sous le sens.

Le porte-monnaie : du Moyen Âge à nos jours

Nous avons tous un porte monnaie dans notre sac ou dans notre poche. Cet accessoire s’est imposé comme un objet utile pratique. Mais il en a parcouru du chemin….

Au commencement était la bourse. Petit sac de peau ( parfois de tissus), fermé par un cordon, elle évolue au fil des siècles, change de nom, devient aumônière ou escarcelle. Pendant longtemps, elle se porte à la taille, souvent dissimulée sous les vêtements, mais elle s’affirme et se montre dès lors que les matériaux et l’esthétique de l’objet en font un accessoire plus élégant.

Viennent ensuite Restauration et Second Empire , et là, le porte-monnaie devient un élément indispensable et incontournable de l’élégance et de la féminité.

C’est grâce à la collection hors normes d’un amoureux de cet accessoire que vous pourrez en admirer une multitude de déclinaisons , aux formes multiples, dans des matériaux des plus variés.

Le porte-monnaie d’aujourd’hui, tel que nous le connaissons, est en cuir bien sur. Pas de surprise lorsque l’on apprend que la marque plus que centenaire Le Tanneur est partenaire de cette exposition.

Et pour offrir une autre dimension à la découverte du porte-monnaie, Le Tanneur propose de créer son propre sans couture, modèle iconique et historique.

Fabrique ton porte-monnaie – Atelier

Trois dates sont proposées pour ajouter la pratique à la découverte de l’exposition. Un atelier pendant lequel vous allez pouvoir créer un porte-monnaie en cuir, guidé par un maitre maroquinier de la maison Le Tanneur.  Vous choisirez vos couleurs de cuir, apprendrez les subtilités des rivets mâles et femelle, du pliage, pour finalement repartit fièrement avec votre porte monnaie né de vos mains.

Une façon parfaite de conclure la visite non ? Et quelle fierté de pour dire : « c’est moi qui l’ai fait » !

Alors vous imaginez bien que le temps presse, 3 dates, 14 places par atelier, il n’y en aura pas pour tout le monde !

La Monnaie de Paris 11 quai de conti 75006 Paris

Margiela – les années Hermès

Il y a de l’espièglerie  dans le talent de Margiela. Une audace rebelle dans l’univers feutré de la haute couture. Et puis il y a Hermès. L’élegance absolue, l’assurance de l’expérience. Rencontre de deux univers.

Margiela – les années Hermès

Dès la première salle l’exposition confronte les deux univers.

L’un de celui qui déconstruit les silhouettes dans des tonalités monochromes, l’autre proposant des lignes classiques sur fond d’orange emblématique.

Et puis soudain, l’audace change de camp. Quand le président d’Hermès, Jean-Louis Dumas, donne carte blanche à Margiela de 1997 à 2003 pour concevoir la garde robe féminine Hermès en 12 collections. Margiela relèvera le défi et va innover dans tous les domaines : coupes, techniques et matières,  vocabulaire et univers. Laissant sur son passage une trace indélebile.

Margiela – les années Hermès : les coupes volent en éclats

Il va s’attaquer à la silhouette globale, et à chacun de ses détails. Tracé des épaules, pureté des lignes, raffinement des finitions. Loin des épaules hyper structurées de l’époque, en mode épaulettes pour working woman, il en adoucit le tomber.

Ligne élégante, détails bouleversés. Le classiquissime trench en perd ses manches. L’icône de la garde robe traditionnelle classique s’émancipe et s’encanaille.

Il offre à la vareuse, pièce emblématique de ses collections, de multiples vies. Elle devient chemise, veste, pull ou tunique.

Margiela - les années hermès : la vareuse
Margiela – les années Hermès : la vareuse

Il transforme la silhouette en s’adressant à chaque détail du vêtement. Ainsi ses manches prennent du volume, se libèrent du vêtement, en en modifiant totalement l’équilibre.

Margiela – matières et vocabulaire

Lors de ses années Hermès Margiela découvre le tricot et le cachemire en particulier. Il travaille aussi le cuir, matériau emblématique d’Hermès.

Mais surtout il joue des vêtements, crée ses deux en un, leur offrant ainsi une dimension ludique et facétieuse. Les manches  aériennes s’estompent pour devenir cape et col chemise.

Quant au génereux gilet il s’enroule dans des sangles pour ressembler furieusement au plaid historique de la marque.

C’est sur la salle « patrimoine » que la visite de l’exposition prend fin. Et même si Margiela ne se sera pas attaqué aux très grands classiques Hermès,  il laissera une trace de son passage en doublant par exemple le bracelet de l’icônique Cape Cod, ou en destructurant le célèbre carré qui devient losange, abandonnant ses imprimés pour se parer de la teinte reconnaissable entre mille.

Margiela – les années Hermès du 22 mars au 2 septembre 2018
Musée des Arts Décoratifs 107-11 rue de Rivoli 75001 Paris

François 1er et l’art des Pays-Bas – Musée du Louvre

François 1er et l’art des Pays-Bas – les choses sont claires

Dans cette exposition qui ouvre ses portes aujourd’hui, le parti pris est annoncé d’emblée. Il s’agira ici de se concentrer sur la création des artistes originaires des Pays-Bas, moins connue du grand public, à l’époque du règne de François 1er.

En effet, alors que naturellement on associe le nom de François 1er à la Renaissance et tout particulièrement aux peintres italiens, on méconnait la création de cette période par les peintre des Pays-Bas.

C’est donc cet angle qu’a choisi la commissaire de l’exposition, Cécile Scaillierez.

« Montrer que les arts en France sous François 1er ne se résument pas au triomphe de l’italianisme … était le projet que nous avions proposé  » 

On découvrira donc ici les plus connus des portraitistes : Jean Clouet et Corneille de La Haye, mais plutôt que de les isoler ils sont ici rattachés à leurs compatriotes.

Portrait de François 1er - Jean Clouet
Portrait de François 1er – Jean Clouet

Par ailleurs, le portrait, bien que représenté, ne constitue qu’une petite part de l’exposition, qui met en avant les multiples supports tels que la tapisserie, le vitrail, l’enluminure aussi, clou du parcours en ce qui me concerne.

 

François 1er et l’art des Pays-Bas – Parcours de l’exposition

On commence l’exposition par un axe de l’influence anversoise. Toute la Picardie et jusqu’à Paris sont touchés par cette tendance.

A tout seigneur tout honneur, le premier tableau est celui de l’affiche de l’exposition, portrait du roi par Jean Clouet.

François 1er par Jean Clouet
François 1er par Jean Clouet

Remarque d’ordre pratique : ce tableau est un petit format, et cela prend par surprise. Soyez préparés à vous approcher pour l’apprécier dans tous ses détails.

Après avoir admiré une oeuvre exceptionnelle du maitre d’Amiens.

Et le triptyque de Jan de Beer.

On plonge rapidement dans les merveilles de l’enluminure avec Godefroy le Batave et son « Triomphe de la religion ».

Un artiste découvert il y a peu se démarque particulièrement : Noël Bellemare qui touche à toutes les techniques tel que la tapisserie, le vitrail, l’enluminure.

Curieusement d’ailleurs, ce livre d’heures que j’aurais pu observer pendant des heures est précisément l’oeuvre pour laquelle le commentaire précise que « ses modèles flamands cèdent la place à l’influence de la gravure italienne » . J’aurais tendance à penser que je suis définitivement plus sensible à l’art italien de l’époque…

On plonge ensuite dans une superbe galerie des portraits.

C’est sans aucun doute dans la collection personnel de François 1er que se trouve un des joyaux de l’exposition : « le livre d’heures à l’usage de Paris » acheté par François 1er pour l’offrir à sa nièce.

Un joyau au sens premier du terme puisque sa reliure est luxueusement ornée de pierres précieuses.

Joyau également par la beauté des miniatures que l’on devine sur la seule page visible.

Puis l’on pénètre dans une superbe galerie de portraits aux artistes multiples.

On plonge ensuite dans un autre courant, celui d’artistes venus de notre actuelle Hollande tels que Gregoire Guerard et Bartholomeus Pons .

L’exposition se termine sur une évocation de la production d’eaux fortes faites à Fontainebleau

 

On a donc ici un panorama assez complet de cet aspect de l’art en France sous le règne de Francois 1er sur lequel les projecteurs n’avaient pas été pointés jusque là : l’art des Pays-Bas.

Exposition François 1er l’art des Pays-Bas
du 18 octobre 2017 au 15 janvier 2018 Musée du Louvre Rue de Rivoli 75001 PARIS
fermé le mardi

Fondation Louis Vuitton – la collection Chtchoukine

Fondation Louis Vuitton – la collection Chtchoukine

J’ai découvert la fondation Louis Vuitton lors de son ouverture, et c’est avant tout par l’architecture de Frank Gehry que j’ai été impressionnée.

Fondation Louis Vuitton
Fondation Louis Vuitton

Et puis il faut le dire, la Fondation est loin, très loin, pour ce qui me concerne en tous cas. Et je n’y étais pas retournée.

Jusqu’à aujourd’hui. Pour découvrir la collection Chtchoukine.

Mais commençons par le commencement : le bâtiment lui même.

Fondation Louis Vuitton – une architecture unique

Ce lieu, ouvert au public depuis octobre 2014, est donc une oeuvre de l’architecte américain Frank Gehry. Verre et structures aériennes, ce vaisseau tout en lignes et courbes s’est amarré au coeur du bois de Boulogne, pouvant ainsi être vu de loin et sous tous les angles.

Fondation Louis Vuitton
Fondation Louis Vuitton

L’extérieur est spectaculaire, tout particulièrement actuellement avec le travail in situ de Daniel Buren qui l’a habillé de couleurs.

La fondation Louis Vuitton a pour volonté « d’offrir à Paris un lieu d’exception pour l’art et la culture » (Bernard Arnault)

Et aujourd’hui, elle accueille, jusqu’au 20 février 2017, une exposition exceptionnelle.

La collection Chtchoukine – icônes de l’art moderne

Sergueï Chtchoukine est un grand collectionneur russe. Sa collection, particulièrement remarquable, constitue un véritable panorama de l’art et de l’histoire de la peinture, à cette époque où il fit le choix d’acquérir les oeuvres de ceux qui étaient rejetés par les grandes institutions artistiques du moment.

Ainsi, sa collection contient un grand nombre d’oeuvres impressionnistes, cubistes, fauves, mais aussi naïfs ou réalistes.

Certains artistes sont tout particulièrement présents, tels que Cézanne ou encore Matisse, sans oublier Monet et les 13 oeuvres dont il fit l’acquisition, et dont 8 sont présentées dans cette exposition.

L’exposition est organisée en 14 salles. Certaines sont reconstituées à l’image de leur lieu d’exposition dans le palais Troubetskoï du collectionneur. Les autres sont orchestrées par thématiques, avec la prédominance d’un ou plusieurs artistes.

La toute première salle nous parle du collectionneur et de ses artistes.

Des portraits de Chtchoukine, et des peintres qui l’ont marqué.

Puis, après la salle de « la première collection », présentant des oeuvres d’artistes qui n’ont pas forcément marqué l’histoire, on arrive dans la première salle spectaculaire, qui présage de celles à venir.

La salle 4 :  « paysages impressions » . Celle qui permet de découvrir les Monet, artiste dont il fut extrêmement proche.

Attention, éblouis par les Monet, vous pourriez passer à côté des Pissaro : ne faites pas ça, d’autant que ces oeuvres représentent Paris !

Puis vient Cézanne, la puissance de ses oeuvres, dans la salle 5.

Collection chtchoukine - Cézanne
Collection Chtchoukine – Cézanne

Faisons d’ailleurs un petit comparatif : Cézanne versus Derain, pour le même sujet…

Cézanne ou Derain ?
Cézanne ou Derain ?

Alors, votre choix ? Le mien est fait, sans hésitation !

Après les paysages, la salle 6 : la grande iconostase. Là, c’est Gauguin avec 11 des 16 toiles du collectionneur.

La salle 7 est dédiée aux portraits. De vrais bijoux, dont ce Renoir extraordinaire – opinion personnelle bien sur.

Elle contient également l’unique Degas de cette exposition. Un Degas quasi dérangeant, avec cette pose figée, presque douloureuse, si différente de ses autres oeuvres dans cet univers de la danse qui l’a tant inspiré.

La 8ème salle est également spectaculaire. Matisse, central dans la collection Chtchoukine, et dans le palais Troubetskoï, explose ici. Explosion de lumières et de couleurs.

L’idée n’est pas ici de vous livrer l’intégralité de l’exposition, et je m’arrêterai là en ce qui concerne les oeuvres exposées, qui sont, comme vous l’aurez déjà compris, extrêmement nombreuses, spectaculaires, du pinceau des plus grands artistes de la fin du XIXème siècle / début du XXème.

Et je concluerai donc sur les aspects plus techniques de l’exposition, accrochage, circulation, et audioguide, ou plus précisément l’app à télécharger pour accompagner la visite.

Découvrir l’exposition

L’exposition « Icônes de l’art moderne – la collection Chtchtoukine  » s’organise donc en 14 salles et sur tous les étages de la Fondation. Vous l’aurez compris, elle est très longue, très riche, et il faut prévoir deux heures pour passer par toutes les salles et voir toutes les oeuvres.

La circulation est fluide, et permet de faire une incartade vers les terrasses pour admirer la vue unique, particulièrement quand le soleil est de la partie !

Chaque angle de vue est unique.

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Et tout est super photogénique !

Pour découvrir l’exposition, plutôt qu’un audio guide c’est une app à télécharger qui est proposée.

Pourquoi pas. Même pour ceux qui ont des difficultés à trouver l’app ou à la télécharger, on peut demander de l’aide aux helpers présents dans chaque salle.

Le contenu lui est plus discutable. Je m’explique. Pour chaque salle, une vidéo d’introduction. Puis, pour chaque salle, un, deux, peut-être trois tableaux grand maximum dispose d’une bande son explicative.

Sauf que.

La voix principale est celle d’Anne Baldassari, la commissaire générale de l’exposition. Gageons qu’elle a une très haute estime d’elle même. Je n’ai jamais entendu une telle concentration du pronom « je » dans un discours explicatif.

La découverte commence plutôt bien. Le « on » est le pronom, typiquement français, sélectionné pour décrire le contexte, l’environnement historique, le contenu de la première salle.

Mais très vite, cela se gâte.

« J’ai décidé d’installer les oeuvres de telle et telle manière »

« J’ai choisi d’accrocher ce tableau de cette façon »

« J’ai opté pour ces tableaux et … »

« Bien évidemment, je ne vais pas accrocher sous forme d’iconostase mais ce que J’AI conservé ce sont … » 

Et bien JE propose à cette dame de revoir sa posture.

Peut-être pourrait-elle envisager de s’effacer derrière le collectionneur, ou encore derrière les artistes extraordinaires qui sont présentés.

Et surtout, peut-être pourrait-elle adopter une posture explicative et bienveillante plutôt que ce ton professoral exagérément égocentré.

Je m’emballe bien sur. Mais des souvenirs d’audio guides qui bouleversent la compréhension et subliment les oeuvres me viennent à l’esprit. Rares, alors qu’ils devraient être au coeur de la préparation d’une exposition.

Pour les amateurs éclairés comme pour les novices.

Il n’en demeure pas moins que l’exposition est superbe. Et je vous la recommande sincèrement.

La collection Chtchoukine – jusqu’au 20 février 2017

prolongé jusqu’au 5 mars 2017

Fondation Louis Vuitton 8 Avenue du Mahatma Gandhi, 75116 Paris

 

Walls In Motion – marché Saint Germain

Walls in Motion

Le Marché Saint Germain vient de réouvrir ses portes. J’ai pu y faire un premier tour il y a quelques jours, même si l’inauguration officielle n’a pas encore eu lieu.

Le Marché s’est réinventé, restant fidèle à sa vocation commerçante qui date du XVème siècle. Et dans cette même démarche de renouveau, les propriétaires ont également eu une volonté que la première marque de son renouement avec la Ville se traduise par un acte fort qui permette de transposer sur les façades encore en travaux du Marché Saint-Germain sa reconnexion immédiate avec son environnement. Ils ont souhaité initier une intervention caritative et artistique, qui soit la transcription de ce qui fait vibrer la Capitale aujourd’hui et exprime sa contemporanéité.

WIM – Walls In Motion marque une transition forte d’un Paris historique vers un Paris revisité par l’art urbain.

Walls in motion
Walls in motion.

Exposition des oeuvres

Les oeuvres originales présentées dans ce site illustrent les travaux d’artistes de renom et historiques du street-art et du graffiti qui façonnent les murs du Paris urbain depuis plusieurs décennies. Cette exposition se concluera par la vente aux enchères des oeuvres originales au profit de l’association 13onze15 .

Des artistes de renom tels que Vinie Grafitti, Speedy Graphito, et tant d’autres ont participé à cette démarche.

Walls in motion
Walls in motion

Les 17 oeuvres seront visibles dans la galerie Fréderic Moison permettant ainsi de les admirer avant leur mise en vente au profit de 13onze15, cette association fondée le 9 janvier 2016 par des victimes et proches de victimes des attentats survenus le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, 13onze15 et qui a pour mission d’apporter un soutien aux personnes touchées par les attentas.

Vente aux enchères

Elles seront ensuite mises en vente au coeur du Marché Saint Germain, dans l’auditorium.

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Passionnés de street art, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Deux possibilité s’offrent à vous …

L’exposition du 1er au 5 décembre 2016

Galerie Fréderic Moisan  72, rue Mazarine 75006 Paris

La vente 5 décembre 2016 à paritr de 18h30

Auditorium du Marché Saint Germain 4 rue Félibien 75006 Paris

 

Bernard BUFFET – restrospective d’un artiste pas du tout maudit

Bernard Buffet au Musée d’Art Moderne de Paris

C’est la première rétrospective de ce type et de cette envergure. Pour la première fois il est possible de découvrir l’ensemble des facettes de l’oeuvre de cet artiste connu sans l’être vraiment.

On y découvre l’ensemble de son oeuvre dans un parcours chronologique durant lequel on distingue clairement les différentes étapes créatives de l’artiste.

On y retrouve bien sur ses oeuvres les plus connues, telles que son clown triste ou ses auto portraits, mais on prend également la mesure de la variété de sa production à travers ses thèmes de prédilection tels que le religieux, l’illustration littéraire et, le plus étonnant et spectaculaire, voire dérangeant à mon sens, ses allégories tel que les oiseaux ou les folles.

Les débuts – grisaille épurée

Bernard Buffet rencontre la gloire et la reconnaissance dès ses débuts, si jeune, à l’âge de 19 ans. Contrairement à de nombreux artistes devenus célèbres tardivement, voire même après leur mort, il est merveilleusement bien accueilli par le public et par la critique dès ses premières toiles, en 1945.

Un style reconnaissable entre mille, une palette de couleurs réduite au minimum, un graphisme anguleux à l’image de son écriture et de sa signature, unique, et omni présente dans ses oeuvres.

Lui qui semblait si familier, première découverte : ses hommes nus, solitaires, au regard vide et lointain.

La suite

Il rencontre avec son « buveur » une gloire fulgurante, dès 1945, précise son style, multiplie les expositions et les succès auprès des critiques.

Le buveur
Le buveur

Sa signature s’installe telle une marque de fabrique, devient « aussi familière qu’une marque publicitaire » comme le dit Pierre Bergé, son compagnon à l’époque.

Le tournant – couleurs violentes et torturées

Les compositions monochromes et sans relief laissent la place à des tableaux aux peintures violentes, à la matière ultra présente, pour des résultats forts, agressifs, dérangeants.

Bernard Buffet
Bernard Buffet

Du succès auprès du public et des critiques, il passe à une période durant laquelle ses oeuvres les plus connues sont reproduites à l’infini à travers le monde entier, mais fait parallèle à un désintérêt voire même un désaveu de la critique.

La fin

C’est le morbide qui envahit alors son oeuvre avec Les Folles.

Ou encore les écorchés.

 

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Et à vrai dire, au delà de la découverte de cet artiste si connu et que je ne connaissais pourtant pas tant que ça, cette exposition m’a rappelé cette publicité extraordinaire dans laquelle Guillaume Gallienne est juste si parfait…

Bernard Buffet rétrospective 14 octobre 2016 – 26 février 2017

Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris 11 avenue du président Wilson 75116 Paris 

Michel Houellebecq – Rester vivant

Rester vivant

Michel Houellebecq est au Palais de Tokyo.
Palais de Tokyo
Houellebecq Palais de Tokyo
Michel Houellebecq fait partie de ces artistes qui ne se contentent pas d’exceller dans un domaine. Seul l’art total l’intéresse. Après avoir été romancier, poète, auteur de chansons, essayiste, acteur, réalisateur de cinéma, le voici désormais photographe, plasticien, peintre, et finalement metteur en scène de ses obsessions.
Après avoir présenté ses bulletins de santé, ses radios du cerveau et autres examens biologiques à la Biennale de Zurich, c’est désormais au Palais de Tokyo que Houellebecq expose un pêle-mêle de créations, photographies, collages, montages, vidéos, installations, dans un parcours dont il a conçu le plan « comme il assemble entre eux les poèmes de ses recueils ou les séquences de ses films ».
On y retrouve naturellement les grandes thématiques de ses romans : les territoires périurbains et leur isolement, les grandes surfaces et les aires d’autoroutes, la nature tantôt hostile, tantôt bucolique, le corps des femmes, le tourisme de masse et ses dérives, une certaine fascination pour le côté noir et sinistre du monde, la passion très « shopenhaeuriène » pour les chiens, et surtout pour son chien Clément, le rêve ou la crainte eugéniste de la fabrication d’un homme nouveau …
Un point très positif : la mégalomanie de Houellebecq est telle qu’il n’a laissé à personne le soin de commenter son oeuvre, et surtout pas aux habituels commissaires d’exposition des musées d’art contemporain. Plutôt que de subir la prose absconse des analyses officielles, les visiteurs reçoivent une double page où l’on trouve des explications de Houellebecq lui-même pour chacune des salles de l’exposition. Et c’est plutôt clair, par exemple à propos de deux photos d’un centre commercial et d’un paysage : « Ce qui m’intéresse le plus ici est l’antagonisme entre le Leader Price et la nature, qui restera total. Alors que dans les pierres de Dordogne, il y aura fusion avec la nature ».
La question qui se pose à la sortie est celle de l’intérêt de cette exposition, de son rapport avec le reste de l’oeuvre de Houellebecq. Je ne sais pas ce que peut en penser un visiteur qui n’a pas lu ses romans. Sans doute est-ce une rencontre étrange, un peu dérangeante, dont on sort avec plus de questions que de réponses … et qui conduit soit à passer son chemin, soit à se plonger immédiatement dans « La possibilité d’une ile » ou dans « Particules élémentaires ». Autrement dit, plus Houellebecq veut s’éloigner de la case trop étroite de « romancier », plus son oeuvre semble l’y ramener. Le mythe de l’artiste total est sans doute un leurre. Michel Houellebecq-écrivain a placé la barre trop haut.
écrit par C lui
Rester vivant Palais de Tokyo
13 Avenue du Président Wilson, 75116 Paris

Paula Modersohn-Becker – Musée art moderne de Paris

Paula Modersohn-Becker au Musée d’art Moderne

Paula Modersohn Becker
Paula Modersohn Becker

Une expérience artistique multiple

Les grandes expositions de peinture ont parfois un côté écrasant ou intimidant. On y entre avec dans la tête des décennies ou des siècles d’histoire de l’art. On se retrouve face à des toiles qui ont déjà marqué nos rétines. Difficile d’y ressentir la fraicheur de la découverte ou l’émotion du premier regard. Le Musée d’Art Moderne de Paris nous propose actuellement une expérience différente, à condition d’y consacrer un peu de temps. Un voyage entre littérature, poésie et peinture.

La première femme artiste peintre

Pour débuter ce voyage, commencez par vous rendre dans la librairie la plus proche et achetez « Être ici est une splendeur » de Marie Darieusseq. Un petit ouvrage, court et intense comme la vie de Paula Modershon Becker.
MarieD
Vous y découvrirez la vie d’une femme et d’une artiste, peut-être d’une des toutes premières femme-artiste. Vous entrerez dans l’intimité de cette allemande du Nord, épouse de peintre, amie intime du poète Rainer Marie Rilke, et qui ne rêve que de Paris, en ce tout début du vingtième siècle, à cette période bénie où la ville-lumière concentre tout ce que l’Europe fait de mieux en littérature, poésie, musique, sculpture, peinture.
Vous pourrez alors vous rendre à l’exposition du Musée d’Art Moderne pour y découvrir sa peinture, avec le sentiment de la connaitre un peu, de comprendre ses désirs et ses angoisses, ses attaches et ses envies de liberté, et surtout sa grande passion pour l’Art.

La féminité au coeur

La plupart des toiles de Paula Modershon Becker représentent des enfants, des femmes, quelquefois des natures mortes. Les femmes et les petites filles surtout sont d’une simplicité et d’une grâce touchantes. La féminité est au coeur de l’oeuvre de l’artiste, on pourrait presque parler de féminisme. Les portraits de femmes de la campagne, de mères allaitant leur enfant, dépeignent une féminité brute, naturelle, loin de l’iconographie de la sainte dans la peinture classique. Paula Modershon Becker est aussi la première femme a avoir réalisé des autoportraits nue, dont un lorsqu’elle était enceinte. Son obsession pour la maternité est évidemment émouvante et dramatique quand on sait qu’elle va mourir à l’âge de trente ans des suites de son premier accouchement.

Paris au coeur

On ne voit rien de Paris dans les toiles exposées au Musée d’art Moderne et pourtant Paris est l’autre personnage central de l’oeuvre de Paola Modershon Becker. C’est à Paris qu’elle découvre et qu’elle gagne sa liberté, sa liberté en tant que femme, sa liberté en tant qu’artiste. C’est ici qu’elle prend ses cours de dessin et de peinture, qu’elle étudie les portraits funéraires de l’Egypte ancienne exposés au Louvre, qu’elle découvre Rodin et Cézanne, qu’elle s’éloigne de la communauté d’artistes de Worspede qui l’étouffe. C’est entre le boulevard Raspail et la rue Campagne-Première qu’elle se livre à sa frénésie créatrice.
La vie de Paula se terminera brutalement puisqu’elle meurt quelques jours après l’accouchement de son premier bébé.
Elle marque pourtant de sa signature unique une oeuvre qui ne ressemble à aucune autre, aussi unique que la personnalité de cette femme libre avant l’heure .
Paula Modersohn Becker – jusqu’au 21 août 2016
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris
11 Avenue du Président Wilson
75116 Paris
Tel. 01 53 67 40 00

Art Paris Art Fair

Art Paris Art Fair est un évènement incontournable des grandes foires artistiques qui se déroulent à Paris chaque année, et en particulier au Grand Palais. Cette foire s’est déroulée il y a deux semaines maintenant.

Le principe est le suivant, tel que décrit sur le site de l’évènement :

Art Paris Art Fair est le rendez-vous incontournable de l’art moderne et contemporain au printemps à Paris qui rassemble cette année 143 galeries de 22 pays. Fidèle à son concept du régionalisme cosmopolite initié il y a quatre ans, l’édition 2016 explore le territoire européen et ses scènes singulières de Marseille à Milan, de Munich à Zürich tout en accueillant la création venue de rivages plus lointains notamment d’Azerbaïdjan, de Colombie et d’Iran, non sans oublier la Corée, pays invité d’honneur.

Si je résume, il s’agit de réunir des galeries du monde entier pour permettre aux heureux parisiens de venir découvrir les tendances artistiques du moment.

N.B si quelqu’un sait ce que signifie « régionalisme cosmopolite » , je suis preneuse ! Bref.

Art Paris Art Fair est donc le pendant printanier de la FIAC automnale. Sans la partie « Hors les murs ».

Tarifs similaires, 25€ par personne, organisation de la présentation dans la nef du Grand Palais très semblable.

Et puis les badauds qui déambulent dans les allées : généralement lookés, très lookés ! Ils s’improvisent critique d’art, et c’est l’occasion de tendre l’oreille pour capter les perles, tel un Loic Prigent version Culture Week.

Donc, il y a les « tendances« .

Il y a eu, à la FIAC, les oeuvres auto descriptives, auto explicatives, c’est plus simple …

 

Il y a toujours une « pièce marquante« . Par « marquante », comprenez : « plus grosse, plus visible, plus volumineuse, plus colorée » !

A la Fiac de l’an dernier, une Ferrari, rouge bien sur, vaguement cabossée. Avantage de l’oeuvre : chacun peut y voir son message de « lutte contre le capitalisme et ses emblèmes », voire même s’enthousiasmer devant l’audace de l’artiste; un peu comme si on avait gardé une partie du billet de 500Francs brûlé par Serge Gainsbourg en direct, pour l’exposer là !

Pour Art Paris Art Fair 2016, la pièce maitresse incontournable : un lion empaillé, accompagné d’un jeune homme tatoué.

Art Paris Art Fair
Art Paris Art Fair

Cette année donc, une tendance au moins à Art Paris Art Fair  : la matière multicolore dans tous ses états.

Très coloré, je vous le concède. Mais quelle émotion un tel type d’oeuvre peut-il susciter ? Qu’est ce que ce type d’oeuvre peut inspirer ?

Entendu dans les allées « il faut vraiment beaucoup de patience pour faire ça » … Un peu comme la nouvelle mode des coloriages pour adultes !

Heureusement, quelques belles surprises, en particulier dans la photo, avec un coup de coeur pour cette galerie qui expose Jimmy Nelson et Nick Brandt : la a-galerie Des artistes qui mettent leur art au service d’une cause plus grande qu’eux et qui, sans relâche, oeuvrent pour la défendre.

Nick Brandt, et son projet Inherit the dust, qui photographie encore et encore la nature et surtout sa disparition en Afrique.

Et Jimmy Nelson, qui, avec Before they pass away, a parcouru le monde sans relâche pour immortaliser ceux dont les tribus méconnues sont en voie de disparition. Avec des résultats d’une beauté saisissante.

Jimmy Nelson
Jimmy Nelson

Art Paris Art Fair est terminé pour cette année.

Par chance, Paris regorge de galeries variées, riches en oeuvres multiples, et dans lesquelles on peut admirer photographies, sculptures et tableaux tout en profitant de notre belle ville ! Et si vous commenciez par la a-galerie !

A-galerie Rue Léonce Reynaud, 4 75116 Paris