Pour la première fois, les frères Coen plongent dans leur histoire juive, dans leurs expériences les plus personnelles associées à la religion, telles que la préparation à la barmitsvah, et, en abordant ce qui les a touché au plus profond de leur être, ils perdent, à mon sens, de la superbe qui les caractérise habituellement.
Ainsi, en lieu et place des films déjantés auxquels ils nous ont habitués,ces films qui, à chaque instant, empruntent des voies cinématographiques jamais empruntées auparavant, j’ai eu cette sensation d’un film simplement » convenu » ;
ainsi, le héros, Larry Gopnik, a soudainement à faire face à une série de péripéties personnelles, telles que sa femme qui soudainement veut le quitter, un élève qui le pousuit afin qu’il lui donne une note qui ne remettra pas en question sa bourse d’étude, une société de vente par correspondance qu le harcèle, un accident de voiture, et tout ceci s’enchaine sans qu’il ne parvienne à faire face ;
il cherche des réponses auprès de rabbins qui ne font rien d’autre que le renvoyer à ses interrogations, tente de se maintenir dans le droit chemin, d’être ce » serious man » salvateur, sans le moindre succès.
Il se laisse manipuler par ses enfants, son frère, et même par l’amant de sa femme, sans pour autant changer le cours de son existence ou l’améliorer de quelque façon .
Alors quoi, que nous disent les frères Coen dans ce film : » les juifs se posent des questions » ? Pléonasme ! » La vie est absurde » ? Déjà vu ! » Nous sommes tous condamnés à mourir » ? rien de révolutionnaire !
Dans ce registre, Woody Allen, dans sa période faste – qui était quand déjà ?! – était le meilleur, et le restera !
Alors, chers frères Coen, vous deviez sans doute faire un film sur ce sujet pour faire face à vos démons, ou du moins certains d’entre eux ? C’est chose faite, alors, je vous en prie, passez à la suite, pour que nous vous retrouvions, dignes réalisateurs de » O Brother » , » Fargo » , ou encore » Barton Fink » … A moins que, l’âge, la maladie , la perspective tout à coup plus rélle de la mort, aient eu raison de votre fraicheur et de la jubilation dont vous avez usé et abusé jusqu’à ce jour dans tous vos films !